top of page

Trois sciences de l'Âge du Verseau

ALICE A. BAILEY, L'ÉDUCATION DANS LE NOUVEL ÂGE, P. 81 À 84

 

L'âge du Verseau : Grâce au travail de jonction qui s'effectuera dans les 150 prochaines années, la technique consistant à jeter un pont sur les divers clivages existant dans la famille humaine, ou à tresser, pour un câble robuste, les divers fils d'énergie reliant jusqu'ici de manière ténue les différents aspects de l'homme intérieur à la forme extérieure, cette technique aura fait tant de progrès que la plupart des hommes intelligents de toutes les classes et de toutes les nations seront des personnalités intégrées. Lorsqu'il en sera ainsi, la science de l'antahkarana sera une partie prévue de leur instruction. Aujourd'hui, lorsque nous étudions cette science et les sciences connexes de méditation et de service, nous n'attirons que les aspirants et les disciples. Son utilité, à l'heure actuelle, ne concerne que les âmes spéciales qui s'incarnent si rapidement aujourd'hui afin de répondre au besoin d'aide qu'a le monde. Mais, plus tard, l'attirance sera générale et son utilité presque universelle.

 

Il est inutile que j'indique la nature des systèmes d'éducation de l'Âge du Verseau, car ils se révéleraient tout à fait inadaptés au temps présent. Je les mentionne, car il faut se souvenir que le travail des deux siècles prochains, dans le domaine de l'éducation, sera temporaire et équilibrant ; c'est de l'accomplissement de la tâche assignée à l'éducation que naîtront des systèmes plus permanents que l'on verra fleurir partout dans le nouvel âge.

 

Trois sciences majeures domineront finalement le domaine de l'éducation dans le nouvel âge. Elles ne s'opposeront pas aux activités de la science moderne, mais les intégreront dans un tout subjectif plus large. Ces trois sciences sont :

 

1.     La Science de l'Antahkarana. C'est la nouvelle et vraie science du mental, qui utilisera la substance mentale pour la construction du pont entre la personnalité et l'âme, puis entre l'âme et la triade spirituelle. Cela constitue un travail actif dans de la substance plus subtile que la substance des trois mondes de l'évolution humaine ordinaire. Il s'agit de la substance des trois niveaux supérieurs du plan mental. Ces ponts symboliques, lorsqu'ils seront construits, faciliteront le flux de la conscience, et produiront la continuité de conscience, ou impression de conscience sans entraves, qui finalement supprimera la peur de la mort, annulera tout sens de séparation et rendra l'homme réceptif, dans la conscience de son cerveau, à des impressions qui lui viennent des règnes spirituels supérieurs ou du Mental de Dieu. Il sera ainsi plus facilement initié aux desseins et aux plans du Créateur.

 

2.     La Science de la Méditation. Actuellement, la méditation est associée, dans l'esprit des hommes, à des questions religieuses. Mais cela correspond seulement au thème. Cette science peut s'appliquer à tout processus de vie. En réalité, cette science est une branche subsidiaire, préparatoire à la Science de l'Antahkarana. C'est, en fait, la vraie science de la construction occulte d'un pont dans la conscience. Grâce à elle, particulièrement dans les stades de début, le processus de construction est facilité. C'est l'une des voies majeures du fonctionnement spirituel ; c'est l'une des nombreuses voies vers Dieu ; elle relie finalement le mental individuel au mental supérieur, et plus tard au Mental Universel. C'est l'une des principales techniques de construction, et elle finira par dominer les nouvelles méthodes d'éducation dans les écoles et les instituts. Elle a pour but, principalement :

 

a. De rendre sensible aux impressions supérieures.

b. De construire la première moitié de l'antahkarana, qui est entre la personnalité et l'âme.

c. D'engendrer finalement la continuité de conscience. La méditation est essentiellement la science de la lumière, car elle travaille avec cette substance. L'une de ses branches concerne la science de la visualisation car, lorsque la lumière continue d'apporter la révélation, le pouvoir de visualiser peut grandir avec l'aide du mental illuminé ; ce qui rend alors possible le travail consistant à entraîner le disciple à créer. On pourrait ajouter ici que la construction de la deuxième moitié de l'antahkarana (celle qui comble la lacune entre l'âme et la triade spirituelle) est appelée science de la vision car, de même que la première moitié du pont est construite en utilisant la substance mentale, de même, la seconde moitié est construite en utilisant la substance de lumière.

 

3.     La Science du Service découle normalement et naturellement de l'application réussie des deux autres sciences. À mesure que se fait la liaison entre âme et personnalité, à mesure que la connaissance du plan et la lumière de l'âme affluent dans la conscience du cerveau, le résultat normal en est la subordination de l'inférieur au supérieur. L'identification avec les desseins et les plans de groupe est l'attribut naturel de l'âme. À mesure que cette identification est portée sur les niveaux mentaux, sur les niveaux de l'âme, une activité correspondante est engendrée dans la vie personnelle ; c'est cette activité que nous appelons service. Le service est la vraie science de la création et la méthode scientifique pour établir la continuité de conscience.

 

Ces trois sciences seront considérées un jour comme les facteurs majeurs du processus d'éducation, et l'on y placera l'accent de plus en plus.

 

Nous avons maintenant préparé le terrain en vue de l'examen des trois sciences qui domineront la pensée des éducateurs du nouvel âge. La construction et le développement de l'antahkarana ; le développement du pouvoir de maîtrise sur la vie ; celui de faire agir la magie blanche par la science de la méditation, ainsi que la science du service nourrissant, développant la maîtrise du groupe et de la relation de groupe – voilà les trois sciences fondamentales qui vont guider le psychologue et l'éducateur de l'avenir. Elles provoqueront aussi un changement radical dans l'attitude des parents envers leurs enfants, dans les méthodes qu'ils emploient pour les former et les instruire quand ils sont encore très jeunes, dans les années formatives de leur conscience.

 

Il faut se souvenir ici que les parents eux-mêmes auront été élevés sous ce régime nouveau et différent, et se seront développés conformément à cette manière nouvelle d'aborder le processus éducatif. Donc, ce qui peut vous sembler mystique et vague (à cause de sa nouveauté, de son idéalisme, de l'accent mis sur une conscience de groupe apparemment abstraite) leur semblera normal et naturel. Je trace ici les grandes lignes d'une possibilité se situant au cours des deux ou trois prochaines générations ; je mentionne aussi la reconnaissance qui, selon l'idéologie nouvelle de l'éducation, permettra normalement de gouverner le mode d'instruction.

Cinq mirages qui maintiennent l'humanité en esclavage

Ancre 1
Ancre 2

ALICE A. BAILEY,  LE MIRAGE, PROBLÈME MONDIAL  PP. 51 À 57

 

Les mirages qui maintiennent l'humanité en esclavage sont :

 

a. Le mirage du matérialisme.

b. Le mirage du sentiment.

c. Le mirage de la dévotion. 

d. Le mirage des paires d'opposés.

e. Les mirages du Sentier.

 

Je vais maintenant vous exposer un peu plus en détail la nature de ces mirages.

 

Le mirage du matérialisme est la cause de toute la détresse actuelle du monde, car ce que nous appelons le problème économique est simplement le résultat de ce mirage particulier. Au cours des siècles, l'intérêt de l'humanité pour ce mirage est allé croissant jusqu'au point où, aujourd'hui, le monde entier se trouve emporté par le rythme de l'intérêt pour l'argent. Un certain rythme provenant des niveaux de l'âme a toujours existé ; il est établi par ceux qui se sont libérés de la domination des exigences matérielles, de l'esclavage de l'argent et de l'amour des possessions. Aujourd'hui, ce rythme supérieur est proportionné au mirage rythmique inférieur, ce qui explique que le monde entier soit à la recherche d'un moyen de sortir de la présente impasse matérielle. Les âmes qui se tiennent dans la lumière au sommet de la montagne de libération, et celles qui s'élèvent au-dessus des brouillards des choses matérielles sont assez nombreuses pour faire un travail déterminé dans le sens de la dissipation de ce mirage. L'influence de leurs pensées, de leurs paroles et de leur vie peut amener et amènera un ajustement des valeurs et un nouveau mode de vie pour l'humanité, basé sur une vision claire, un juste sens des proportions et la compréhension de la vraie nature des rapports qui existent entre l'âme et la forme, entre l'esprit et la matière. Ce qui doit répondre à un besoin vraiment vital est toujours présent sur le plan divin. On peut atteindre et posséder ce qui n'est pas nécessaire à la juste expression de la divinité et à une vie pleine et riche, mais seulement en sacrifiant ce qui est plus réel et en renonçant à l'essentiel.

Il faut toutefois que les étudiants se souviennent que ce qui est nécessaire varie suivant le stade d'évolution atteint par un individu. Pour certains, par exemple, la possession de ce qui est matériel peut constituer une expérience aussi grande et aussi importante en tant qu'enseignement, en regard de l'expression de la vie, que ne le feraient les expériences plus élevées et moins matérielles d'un mystique ou d'un ermite. C'est la place que nous occupons sur l'échelle de l'évolution qui détermine notre action et notre point de vue. Ce qui nous classe est en réalité notre point de vue et non pas ce que nous demandons à la vie. L'homme enclin à la spiritualité, celui qui a mis les pieds sur le Sentier de la Probation, et ne réussit pas dans ses efforts pour exprimer ce en quoi il croit sera jugé aussi sévèrement et devra payer aussi chèrement que le pur matérialiste, l'homme qui centre ses désirs de façon à n'obtenir que des résultats matériels. Gardez cela présent à l'esprit et ne vous permettez pas de juger ni de mépriser.

 

Aujourd'hui, le mirage du matérialisme diminue sensiblement. Les peuples entrent dans l'expérience "du désert" ; ils y découvriront le peu de choses requises pour une vie pleine, une véritable expérience et un vrai bonheur. Le désir vorace de posséder n'est plus considéré comme respectable ; le désir des richesses ne provoque plus la même cupidité que jadis dans l'histoire de l'humanité. Les biens et les possessions glissent des mains qui, jusqu'à présent, s'y cramponnaient. C'est seulement lorsqu'ils se trouvent les mains vides et qu'ils parviennent à un nouvel ordre de valeur, que les hommes acquièrent de nouveau le droit de posséder. Lorsqu'il n'y a plus de désir et que l'homme ne demande plus rien pour le soi séparé, alors la responsabilité des richesses matérielles peut de nouveau lui être confiée. Son point de vue, toutefois, sera exempt de ce mirage particulier et les brouillards du désir astral diminueront.

 

Sous bien des formes, l'illusion peut continuer à régner, mais le mirage du matérialisme se sera évanoui. C'est lui qui est destiné à disparaître le premier. Les étudiants feraient bien de se souvenir que toutes les formes de possession, tous les objets matériels, que ce soit argent, maison, tableau ou automobile ont leur propre vie, leur propre émanation, une activité qui est celle de leur propre structure atomique, car un atome est une unité d'énergie active. Cette structure produit sa contrepartie dans le monde mental. Ces formes plus subtiles et ces émanations particulières ajoutent encore à la puissance du désir du monde ; elles augmentent le mirage mondial et font partie d'un vaste et puissant monde de miasmes qui se trouve sur l'arc involutif, mais dans lequel l'humanité, qui se trouve sur l'arc supérieur, est néanmoins immergée. Les Guides de la race ont donc éprouvé la nécessité d'observer sans intervenir, tandis que les forces suscitées par l'homme lui-même se mettent à le dépouiller et ainsi à le libérer pour lui permettre de marcher dans le désert. Là il peut réorienter sa vie, changer son mode de vie, découvrant ainsi que la libération des choses matérielles apporte avec elle sa propre beauté, sa propre récompense, sa propre joie et sa propre gloire. Il devient ainsi libre de vivre la vie mentale.

 

Le mirage du sentiment tient en esclavage les braves gens, les maintenant dans un épais brouillard de réactions émotionnelles. La race a atteint un point où les gens bien intentionnés, ayant quelque réelle compréhension, en partie libérés de l'amour de l'or (façon symbolique de parler du mirage du matérialisme) tournent leurs désirs vers leurs devoirs, leurs responsabilités, l'effet qu'ils produisent sur les autres et vers une compréhension sentimentale de l'amour. L'amour, pour beaucoup de gens et même pour la majorité, n'est pas réellement l'amour, mais le mélange du désir d'aimer et de celui d'être aimé, et la volonté de faire n'importe quoi pour manifester et évoquer ce sentiment et, par conséquent, se sentir plus à l'aise dans sa propre vie intérieure. L'égoïsme de ceux qui désirent être désintéressés est considérable. Tant de sentiments interviennent et s'accumulent autour du sentiment ou du désir de manifester les caractéristiques aimables et plaisantes qui évoqueront une réciprocité à l'égard de celui qui veut être aimé ou servi et qui est encore complètement enveloppé par le mirage du sentiment.

 

C'est ce soi-disant amour, fondé surtout sur la théorie de l'amour et du service, qui caractérise tant de relations humaines, telles que, par exemple, celles entre époux et entre parents et enfants. Aveuglés par le mirage de leur sentiment, sachant peu de chose de l'amour de l'âme qui est libre et laisse aussi libres les autres, ils errent dans un épais brouillard, traînant souvent avec eux ceux qu'ils désirent servir afin d'attirer une réponse affectueuse. Etudiez le terme "affection", et vous verrez sa véritable signification. L'affection n'est pas l'amour. C'est le désir que nous exprimons par l'activité du corps astral et qui influence nos relations ; ce n'est pas un mouvement spontané de l'âme, exempt de désir, qui ne demande rien pour le soi séparé. Le mirage du sentiment emprisonne et désoriente tous les braves gens ; il leur impose des obligations qui n'existent pas, produisant un mirage qui doit être finalement dissipé par l'afflux d'un amour véritable et désintéressé.

 

Je traite rapidement de ces mirages, car chacun de vous est à même de les exprimer ; ce faisant, vous découvrirez l'endroit où vous vous trouvez dans ce monde de brouillard et de mirage. Ainsi, grâce à ce que vous apprendrez, vous pourrez commencer à vous libérer du mirage du monde.

 

Le mirage de la dévotion fait que beaucoup de disciples en probation errent en circuits fermés dans le monde du désir. Ce mirage affecte surtout les personnes du sixième rayon, il est aujourd'hui particulièrement puissant, en raison de la si longue activité du sixième rayon, ou Rayon de Dévotion, au cours de l'ère des Poissons qui passe rapidement. Il est l'un des plus puissants mirages des aspirants réellement consacrés qui se dévouent à une cause, à un instructeur, à une personne, à un devoir ou à une responsabilité. Ce désir inoffensif, lié à quelque aspect de l'idéalisme qui les confronte, nuit à eux et aux autres, parce que, par ce mirage de la dévotion, ils entrent dans le rythme du mirage du monde qui est, lui, essentiellement le brouillard du désir. Un désir puissant, de n'importe quelle nature, s'il obstrue une vision plus vaste et s'il enferme l'homme dans un petit cercle formé par son propre désir dans le but de répondre à son sentiment de dévotion, est une entrave tout aussi sérieuse que n'importe quel autre mirage. Ce désir est même plus dangereux, en raison de la splendide coloration que prend le brouillard qui en résulte. L'homme s'égare dans la brume séduisante qu'il crée, qui émane de son corps astral et qui est faite du sentimentalisme de sa propre nature relativement à son désir, sa dévotion envers l'objet qui a attiré son attention.

 

En raison de la puissance accrue de leurs vibrations, ce sentiment de dévotion peut devenir une source de difficultés particulière pour tous les vrais aspirants et provoquer un long emprisonnement. Le sentiment de dévotion, manifesté sous la forme extatique du mirage par les disciples en probation à l'égard des Maîtres de la Sagesse, en est une illustration. Ces disciples créent autour du nom des membres de la Hiérarchie, autour de leur travail, du travail des initiés et des disciples disciplinés (remarquez cette phrase) un mirage dense qui empêche les Maîtres de parvenir au disciple ou celui-ci de parvenir à eux. Il est impossible de pénétrer le mirage dense de la dévotion ; il vibre de la vie d'extase dynamique qui émane de l'énergie concentrée du plexus solaire.

 

Il existe, à propos de ce mirage, certaines règles très anciennes : prendre contact avec le plus vaste Soi par l'intermédiaire du Soi supérieur, et ainsi perdre de vue le petit soi, ses réactions, ses désirs et ses intentions. Ou bien : le pur amour de l'âme qui n'est en aucune manière personnifié, qui ne cherche nullement à être reconnu, peut alors se déverser dans le monde du mirage qui entoure le dévot ; et les brumes de sa dévotion, dont il tire vanité, disparaîtront.

 

Entre les paires d'opposés, consciemment enregistrée, une oscillation se produit sur le Sentier de Probation, jusqu'à ce qu'apparaisse la voie du milieu. Cette oscillation provoque le mirage des paires d'opposés. C'est un brouillard dense, parfois coloré de joie et de béatitude, parfois coloré de mélancolie et de dépression, alors que le disciple oscille entre les dualités. Cet état se maintient tant que l'accent est mis sur le sentiment, lequel parcourt toute la gamme entre la joie intense que le disciple ressent en cherchant à s'identifier à l'objet de sa dévotion ou de son aspiration, et le désespoir le plus sombre et le sentiment d'échec le plus profond, lorsqu'il n'y parvient pas. Tout cela est cependant de nature astrale, du monde de la sensibilité et n'a rien à voir avec l'âme. Les aspirants restent pendant des années, parfois pendant des vies, emprisonnés dans ce mirage. La libération du monde du sentiment, la polarisation dans le monde du mental illuminé dissiperont le mirage qui fait partie de la "grande hérésie de la séparativité". A partir du moment où un homme divise sa vie en trois aspects (ce qu'il doit inévitablement faire lorsqu'il traite des opposés et s'identifie à l'un d'eux) il succombe au mirage de la séparation. Il est possible que ce point de vue puisse aider, ou bien ce mirage peut demeurer un mystère, car le secret du mirage du monde réside dans l'idée que la triple différenciation voile le secret de la création. Dieu lui-même a produit la paire d'opposés : esprit et matière ; ainsi il a produit la voie du milieu qui est celle de l'aspect conscience ou aspect âme. Réfléchissez profondément à cette idée.

 

La triplicité formée par la paire d'opposés et la voie étroite de l'équilibre entre les deux, le noble sentier du milieu, est le reflet, sur le plan astral, de l'activité de l'esprit, de l'âme et du corps ; de la vie, de la conscience et de la forme, les trois aspects de la divinité, [10@80] tous trois également divins.

 

Quand l'aspirant apprend à se libérer des mirages dont nous venons de traiter, il découvre un autre monde de brouillard que semble traverser le Sentier, où il doit lui-même pénétrer, se libérant ainsi des mirages du Sentier. Quels sont ces mirages, mes frères ? Etudiez attentivement les trois tentations de Jésus, si vous désirez savoir ce qu'ils sont. Etudiez l'effet qu'ont, sur la pensée des hommes, les écoles qui affirment la suprématie de la divinité sur le plan matériel ; étudiez les échecs du disciple dus à l'orgueil ; étudiez le complexe de sauveur du monde et les diverses déformations de la réalité qu'un homme rencontre sur le Sentier, qui retardent son progrès et privent les autres de son service. Insistez, dans votre esprit, sur la spontanéité de la vie de l'âme ; ne la gâtez pas par le mirage d'une haute aspiration interprétée de manière égoïste, centrée sur soi, sur l'immolation de soi, sur l'agressivité et l'affirmation du soi dans le travail spirituel. Voilà certains mirages rencontrés sur le Sentier.

 

Nous allons maintenant considérer le mirage sur le plan éthérique et le sujet du Gardien du Seuil. Nous terminerons ainsi ce bref aperçu du problème qui constitue la première partie de ces instructions.

 

Avant d'entrer dans les détails, je désire ajouter quelques points à ce que j'ai dit au sujet du problème du mirage. Dans mes dernières instructions, je me suis étendu un peu sur les divers genres de mirage, vous invitant à réfléchir sur leur importance dans votre vie. Le champ de bataille pour l'homme qui approche du discipulat accepté ou qui se trouve sur le sentier du discipulat, tel qu'on l'entend généralement, est avant tout celui du mirage. C'est le problème majeur ; sa solution est imminente et urgente pour tous les disciples et les aspirants avancés. Vous voyez donc la raison pour laquelle, pendant l'époque aryenne, l'accent a été mis sur la nécessité d'étudier le Raja Yoga et de se soumettre à sa discipline. Ce n'est que par le Raja Yoga qu'un homme peut demeurer fermement dans la lumière ; c'est seulement par l'illumination et en parvenant à une claire vision que peuvent être finalement dissipés les brouillards et les miasmes du mirage. C'est seulement quand le disciple apprend à maintenir son mental "fermement dans la lumière" et que des rayons de pure lumière affluent de l'âme, que le mirage peut être découvert, analysé, reconnu pour ce qu'il est, et donc éliminé tout comme les brouillards de la terre se dissolvent par l'action des rayons du soleil levant. Je vous conseille donc de prêter une plus grande attention à vos méditations, de toujours cultiver la faculté de la réflexion, et d'assumer l'attitude de celui qui réfléchit, la maintenant fermement pendant toute la journée.

 

Vous découvrirez toute l'importance qu'il y a à réfléchir profondément aux buts en vue desquels l'intuition doit être cultivée et le mental illuminé développé. Vous vous demanderez si ces desseins ont un objectif semblable et doivent être réalisés en même temps. Vous découvrirez alors que leurs objectifs sont différents et que leurs effets sont de plus en plus prononcés sur la vie de la personnalité. Le mirage n'est pas dissous par l'intuition, pas plus que l'illusion n'est éliminée par l'emploi du mental illuminé.

 

L'intuition est un pouvoir supérieur à celui du mental ; c'est une faculté latente dans la Triade spirituelle ; c'est le pouvoir de la raison pure, expression du principe bouddhique ; elle réside au-delà du monde de l'égo et de celui de la forme. Ce n'est que lorsque l'homme est un initié qu'il peut exercer normalement la véritable intuition. Je veux dire par-là que l'intuition sera alors aussi facile à faire fonctionner que l'est le principe mental dans le cas d'une personne douée d'intelligence. L'intuition, cependant, dans certains cas extrêmes ou lorsque la demande en est urgente, peut fonctionner beaucoup plus tôt.

 

C'est à l'illumination que la plupart des aspirants, tels que ceux qui se trouvent dans ce groupe, doivent tendre. Ils doivent cultiver le pouvoir d'employer le mental tel un réflecteur de la lumière de l'âme, le dirigeant sur les niveaux où se trouve le mirage et, par conséquent, le dissipant. La difficulté est, mes frères, de le faire lorsqu'on se trouve au milieu des angoisses et de la tromperie du mirage. Il faut être capable de se retirer calmement dans le mental et d'y maintenir les pensées et les désirs à l'abri du monde où la personnalité agit habituellement ; il faut centrer la conscience dans le monde de l'âme, y attendre silencieusement et patiemment les événements, sachant que la lumière jaillira et que finalement l'illumination se produira.

 

Lorsque les propres réactions à la vie et aux conditions environnantes provoquent la critique, l'esprit de séparativité ou l'orgueil, il est important d'adopter à leur égard une attitude d'extrême méfiance. Ces réactions engendrent nettement le mirage. En langage occulte, ce sont les "caractéristiques du mirage". L'homme qui peut s'en libérer n'est pas loin d'abandonner et de dissiper tous les mirages. Je choisis mes mots avec soin, cherchant à attirer votre attention sur ce point.

 

L'illusion est dissipée, rejetée et éliminée par l'emploi conscient de l'intuition. L'initié s'isole du monde de l'illusion et des formes illusoires ainsi que de l'attraction de la personnalité. Ainsi, utilisant l'isolement, il entre en contact avec la réalité dans toutes les formes, cachée jusqu'alors derrière le voile de l'illusion. C'est là un des paradoxes du Sentier. Le détachement et l'isolement juste conduisent à des rapports et des contacts justes avec le réel. Ils produisent finalement l'identification à la réalité par le détachement de soi-même envers ce qui est irréel. C'est l'idée de laquelle s'inspire l'enseignement offert dans le dernier livre des Yoga Sutras de Patanjali. Ces Sutras ont été souvent faussement interprétés ; on a déformé leur sens, voyant en eux une thèse en faveur des tendances séparatives et qui poursuivent des desseins égoïstes.

 

C'est l'âme qui dissipe l'illusion, par l'emploi de la faculté de l'intuition. C'est le mental illuminé qui dissipe le mirage.

Les techniques de la dissipation du mirage

Ancre 3

ALICE A. BAILEY,   LE MIRAGE, PROBLÈME MONDIAL P. 120

 

Dans cette partie, nous traiterons des techniques qui peuvent être résumées de la façon suivante :

 

1.     La Technique de la Présence. Par cette technique, l'âme assume la domination de la personnalité intégrée et de ses relations horizontales et verticales. Cette technique comprend l'épanouissement de la fleur de l'intuition, la dissipation de l'illusion, la révélation de l'Ange, l'indication de la Présence et l'ouverture, pour le disciple, du monde des idées et de la porte des initiations supérieures. Ayant saisi et appliqué ces idées divines, ou ces pensées-semences, le disciple devient initié et pour lui la troisième initiation devient un but immédiatement possible. L'intuition est le pouvoir de transfiguration appliqué. Cette technique est liée au yoga peu connu appelé Agni Yoga, ou yoga de feu.

 

2.     La Technique de la Lumière. Par cette technique, le mental illuminé assume la domination du corps astral ou émotionnel et dissipe le mirage. L'afflux de lumière fait disparaître le mirage. L'illumination domine et on peut avoir la vision de la réalité. Cette technique est liée au Raja Yoga et a pour but la deuxième Initiation ; elle donne la capacité de fouler le Sentier du Discipulat et permet à l'homme de "vivre une vie illuminée par la divinité". L'illumination est le pouvoir de transformation appliqué.

 

3.     La Technique de l'Indifférence. Par cette technique la maya est éliminée car la maîtrise du véhicule astral purifié est consciemment et techniquement entreprise, provoquant la libération des énergies du corps éthérique de la domination de la matière, ou force-substance, et faisant passer un grand nombre d'hommes sur le Sentier de la Probation. Là où se manifeste la "divine indifférence" à l'attraction de la matière, l'inspiration devient possible. Cette technique est liée au Karma Yoga dans sa forme la plus pratique et à l'utilisation de la matière avec une impersonnalité totale. Le but de cette technique est la première initiation qui permet à l'homme de "vivre une vie inspirée par Dieu". L'inspiration est le pouvoir de transmission appliqué.

 

P. 129 À 133

 

L'Intuition de groupe dissipe l'Illusion mondiale.

 

Le monde est aujourd'hui plein d'illusions beaucoup d'entre elles se présentent voilées et sous la forme d'idéalisme. Il est plein de vaines aspirations et de projets ; bien qu'une grande partie de ceux-ci soient correctement orientés, bien qu'ils expriment la nette détermination des hommes intelligents de créer de meilleures conditions de vie pour  les populations du monde, la question se pose existe-t-il dans ces aspirations suffisamment de dynamisme pour qu'elles puissent se réaliser pratiquement sur le plan physique et, ainsi, répondre vraiment aux besoins humains ? Je signale que les deux plus grands Révélateurs qui ne soient jamais venus sur la Terre dans le cours de l'histoire ont fait à l'humanité les simples révélations qui suivent :

 

1.     La cause de toutes les souffrances humaines est le désir et l'égoïsme. Renoncez au désir et vous serez libres.

2.     Il existe une voie de libération qui conduit à l'illumination.

3.     Posséder le monde tout entier ne sert à rien si l'homme doit perdre son âme.

4.     Chaque être humain est un Fils de Dieu.

5.     Il existe une voie de libération : c'est la voie de l'amour et du sacrifice.

 

La vie de ces Révélateurs fut la démonstration symbolique de ce qu'ils enseignaient ; le reste de leur enseignement ne fut que le développement des thèmes centraux qu'ils enseignaient. Leur contribution fut une partie de la révélation générale des âges qui a conduit les hommes d'état d'existence humaine primitive à l'état complexe de la civilisation moderne. Cette révélation peut être appelée la Révélation du Sentier qui conduit de la forme au Centre de toute vie. La pureté de cette révélation a été préservée, au cours des âges, par une petite poignée de disciples, d'initiés et de véritables ésotéristes qui se sont toujours trouvés présents sur terre, défendant la simplicité de cet enseignement, recherchant ceux qui peuvent reconnaître le germe ou semence de vérité et y répondre, et instruisant des hommes qui puissent prendre leur place et fouler le chemin de la perception intuitive. Une des principales tâches de la Hiérarchie est de chercher et de trouver ceux qui sont sensibles à la révélation et dont le mental est entraîné à formuler les vérités qui apparaissent d'une manière telle qu'elles peuvent parvenir, relativement inchangées, aux oreilles des penseurs du monde. Toutefois, toute révélation formulée en mots perd quelque chose de sa divine clarté.

 

Une grande partie de la révélation du passé a été transmise par la voie de l'impulsion religieuse ; et, à mesure que l'illusion devenait plus profonde et croissait avec le temps, la simplicité originelle de cette transmission par les Révélateurs a été perdue. Toutes les révélations fondamentales sont présentées dans les formes les plus simples. Puis s'insinuent des adjonctions ; par la dissertation, le mental des hommes complique l'enseignement et conduit aux grands systèmes théologiques, ceux que nous appelons par exemple l'Eglise chrétienne et le Système bouddhiste. Leurs fondateurs auraient une grande difficulté à y reconnaître les deux ou trois faits ou vérités fondamentaux et divins qu'ils cherchèrent à révéler et à mettre en relief, tellement est vaste le manteau d'illusions qui a été jeté sur les simples enseignements du Christ et du Bouddha. Les Grandes cathédrales et les pompeuses cérémonies des églises orthodoxes sont bien éloignées de l'humble manière de vivre du Christ, Maître de tous les Maîtres, Instructeur des anges et des hommes ; bien éloignées de la simplicité de sa vie présente, alors qu'il observe et attend que son peuple revienne à la simplicité de la réalisation spirituelle.

 

L'illusion a été si grande qu'aujourd'hui, en Occident, les hommes parlent du "pouvoir temporel de l'Eglise catholique" ; les églises protestantes sont divisées en sectes qui se combattent ; l'église de la Science Chrétienne est réputée pour son habileté à accumuler l'argent, à enseigner à ses adhérents le moyen d'y parvenir et à s'assurer une bonne santé. L'église orthodoxe grecque a été complètement corrompue, et seule la simple foi des gens sans culture et des pauvres y a conservé un semblant de vérité dans sa forme originaire. Ils ne sont pas capables de discussions théologiques savantes, mais ils croient que Dieu est amour, tout simplement, qu'il existe un chemin conduisant à la paix et à la lumière et que, s'ils renoncent à leurs désirs matériels, ils plaisent à Dieu. Je sais bien que je généralise beaucoup, car je sais aussi qu'il y a des chrétiens bons et sages, de vrais hommes d'église au sein des systèmes théologiques ; mais ces hommes ne passent pas leur temps à des discussions théologiques, mais à aimer leur prochain, parce qu'ils aiment le Christ et tout ce qu'il représente à leurs yeux. La construction de grandes églises de pierre et de marbre ne les intéresse pas, ni de récolter l'argent nécessaire à l'entretien de ces édifices ; ils s'intéressent à rassembler ceux qui forment la véritable Eglise sur le plan intérieur spirituel et à les aider à marcher dans la lumière.

 

L'illusion du pouvoir, l'illusion de la supériorité ne les corrompent pas. Une fois la crise mondiale surmontée, les hommes d'église. où qu'ils se trouvent, n'auront de cesse qu'ils ne découvrent la manière de passer au travers de l'illusion des doctrines et des dogmes dans laquelle ils sombrent, et de retrouver le chemin menant au Christ et à son simple message qui a, en lui, le pouvoir de sauver le monde s'il est reconnu et mis en pratique.

  

Depuis l'époque du Christ, une grande partie de la véritable révélation est venue au monde par la voie de la science. Par exemple. la démonstration scientifique selon laquelle la substance matérielle n'est essentiellement qu'une forme d'énergie fut une révélation aussi grande que celles données par le Christ ou le Bouddha. Cette révélation a révolutionné complètement la façon de penser des hommes ; c'était aussi étonnant que cela vous paraisse, un coup redoutable porté à la Grande Illusion. Elle liait l'énergie à la force, la forme à la vie, l'homme à Dieu, et contenait le secret de la transformation, de la transmutation et de la transfiguration. Lorsqu'elles sont fondamentales, les révélations de la science sont tout aussi divines que celles de la religion, mais toutes deux ont été prostituées afin de répondre aux besoins humains. Le temps est proche où la science fera l'effort maximum pour guérir les maux de l'humanité et construire un monde meilleur et plus heureux.

 

Les révélations de la science, bien qu'elles se présentent souvent par l'intermédiaire d'un individu, sont plus spécifiquement le résultat d'une entreprise et d'une activité de groupe que ne le sont les révélations de la religion. La révélation vient donc de deux façons :

 

1. Par les efforts, l'aspiration, l'accomplissement d'un homme qui est si près de la Hiérarchie, si pénétré de consciente divinité qu'il est en mesure de recevoir directement le message de la divine Source centrale. Il s'est joint aux Grands Intuitifs et agit en toute liberté dans le monde des Idées divines. Il connaît clairement sa mission, choisit avec soin sa sphère d'activité et sélectionne la vérité ou les vérités qu'il estime appropriées aux besoins du moment. Il se présente comme Messager du Très-Haut ; il mène une dramatique et frappante vie de service et il symbolise, dans les événements de son existence, des vérités fondamentales qui ont déjà été révélées mais qu'il présente à nouveau d'une manière saisissante. Il résume en lui-même les révélations du passé et ajoute sa propre contribution à la nouvelle révélation qu'il présente au monde, ce qui est sa fonction spécifique.

 

2. Par les efforts d'un groupe de chercheurs, dans le domaine scientifique de chaque nation, lesquels, ensemble, cherchent à jeter la lumière sur les problèmes de la manifestation, ou à découvrir quelques moyens de soulager la souffrance humaine ; par-là, vient la révélation. L'effort de tels groupes emporte souvent sur les ailes de son aspiration non réalisée un homme qui peut alors pénétrer dans le monde des Idées divines et y trouver le remède désiré ou la solution cherchée depuis longtemps, et en découvrir ainsi intuitivement, le secret. Si elle est de première importance, la découverte est autant une révélation que les vérités présentées par les Instructeurs du Monde. Qui peut dire que l'affirmation "Dieu est Amour a une valeur plus grande que "Tout est Energie" ?

 

La route que suit la révélation est donc la même dans les deux cas ; l'illusion atteint les deux formes de révélation, mais, et je vous demande de réfléchir à ce point, il y a un peu moins d'illusion autour des révélations de la science qu'il ne s'en trouve autour des révélations que l'humanité appelle des vérités plus nettement spirituelles. Une des raisons est le fait que la dernière grande révélation spirituelle faite par le Christ, date de deux mille ans ; depuis cette époque le mental de l'homme s'est développé et sa réponse à la vérité s'est considérablement accrue. Aussi, les révélations de la science sont dans une grande mesure, le résultat d'une tension de groupe, finalement centrée dans un seul récipiendaire intuitif et, de ce fait, la révélation se trouve protégée.

 

Aujourd'hui, alors que l'humanité attend la révélation qui exprimera les pensées, les rêves, le but constructif du Nouvel Age, le besoin se manifeste pour la première fois dans un vaste groupe de personnes de tendance intuitive. Je ne dis pas que ce sont des intuitifs. Ce groupe est actuellement si vaste, son foyer est maintenant si réel, sa demande si grande qu'il parvient à focaliser l'intention de tout un peuple. Par conséquent, quelle que soit la révélation qui puisse se présenter dans l'avenir immédiat, elle se trouvera mieux "protégée par l'esprit de compréhension" que ne l'étaient les précédentes. C'est le sens des termes du Nouveau Testament suivant lesquels "chaque œil le verra" ; l'humanité, comme un tout, reconnaîtra Celui qui révèle. Dans le passé, le Messager d'En-Haut n'était reconnu et connu que par une petite poignée d'hommes et il fallait des décennies et parfois des siècles pour que son message pénètre dans le cœur des hommes. 

 

Il est également possible que la pression des événements, le développement du sens des proportions, et le retour forcé à un mode de vie et à des besoins plus simples empêchent la prochaine révélation de tomber trop rapidement dans le feu de la Grande Illusion.

 

De ce qui précède, vous pouvez donc voir que la manière de traiter des affaires du monde, des états de conscience et des conditions dans les trois mondes est une méthode dans laquelle le disciple et l'initié travaillent en procédant du haut vers le bas. En réalité, cette méthode est une répétition de l'arc involutif dans lequel – comme le fait le Créateur, dirigeant d'un point extérieur – l'énergie, la force et les forces sont dirigées dans le monde des phénomènes, et produisent certains effets bien précis sur la substance des trois plans. C'est là un point qu'il faut retenir soigneusement, et c'est pour cette raison que la Technique de la Présence doit toujours être utilisée avant toute autre technique. Elle établit le contact avec l'Agent spirituel de direction et permet au disciple de prendre l'attitude de l'Observateur détaché, du collaborateur du Plan. Lorsque cette technique est appliquée correctement, elle met en jeu l'intuition ; et le monde de la signification (qui réside derrière le monde des phénomènes) est révélé, dissipant l'illusion. La vérité, telle qu'elle est, est alors perçue et connue. Les formes du monde extérieur des phénomènes (extérieur du point de vue de l'âme, et par conséquent comprenant les trois mondes de notre vie quotidienne) sont reconnues comme les symboles d'une Réalité intérieure et spirituelle.

Extrait du livre « Éducation dans le Nouvel Âge »

par Alice A. Bailey

 

Chapitre v  (pp. 121 à 126)

 

La science de l'antahkarana​

En préparation à ce que les étudiants doivent connaître à fond, je souhaite insister sur certains points, en dressant un tableau des renseignements déjà donnés. La Science de l'Antahkarana n'est pas facile à apprendre, à cause des points suivants. Ces points, sur lesquels j'insiste, doivent être acceptés comme hypothèse de travail, avant toute tentative de travail.​

1. La Science de l'Antahkarana est reliée à tout le problème de l'énergie, mais spécialement à l'énergie maniée par l'individu, et aux forces par lesquelles l'individu se relie à d'autres individus ou groupes. Pour plus de clarté, adoptons le terme de :

a. Energie : pour toutes les forces qui se déversent dans l'individu quelles que soient leur direction ou leur source. Ces énergies majeures ont été fréquemment nommées "sutratma", "fil de vie", ou "cordon d'argent".

b. Force : pour toutes les énergies qui – après avoir été dûment manipulées et concentrées – sont projetées par l'individu ou le groupe dans n'importe quelle direction, avec de nombreux motifs possibles, certains bons, certains égoïstes.​

2. La Science de l'Antahkarana, en termes techniques et pour le groupe, est spécifiquement la science de la manifestation de la lumière, avec ses résultats de révélation et les changements qui s'ensuivent. Il faut se souvenir que :

a. La lumière est substantielle et, pour l'esprit, c'est la sublimation ou forme supérieure de la matière "matérielle".

b. La lumière est aussi la qualité ou caractéristique majeure de l'âme dans son propre domaine, et du corps éthérique (finalement réflexion de l'âme) dans les trois mondes de l'évolution humaine.

c. L'objet de la science dont nous traitons est de fusionner la lumière inférieure et la lumière supérieure, de sorte qu'une seule lumière brille dans la manifestation physique et une synthèse de lumière est obtenue.

d. En termes techniques, il existe deux corps de lumière – le corps vital ou éthérique et le véhicule de l'âme. L'un est le résultat de millénaires de vie incarnée et devient, avec le temps, un réservoir puissant d'énergies recueillies à partir d'un vaste éventail de contact, bien qu'il soit conditionné par le type de rayon dans ses trois aspects. Le corps éthérique existe et fonctionne puissamment aujourd'hui. Le corps de l'âme est en voie de lente construction ; c'est "une demeure éternelle qui n'a pas été faite de main d'homme" (II Co. 5 : 1) dit le Nouveau Testament. Il est intéressant de noter que l'Ancien Testament parle du corps éthérique et de sa construction, alors que le Nouveau Testament parle de la construction du corps spirituel.​

3. La Science de l'Antahkarana doit être étudiée de trois manières :

a. Concrètement et en relation avec le corps éthérique, qui est une forme substantielle, tangible, considérée comme telle par la science moderne, bien que non encore admise universellement.

b. Êgoïquement, en relation avec l'âme et le corps de lumière par lequel l'homme spirituel doit fonctionner dans le monde des âmes et qui – lorsqu'il est fusionné avec le corps éthérique – produit la manifestation de la divinité sur terre, à un degré plus ou moins grand selon l'étendue de la fusion et la reconnaissance consciente par l'individu.

c. Abstraitement, en relation avec la connaissance-sagesse, deux mots qui se rapportent à la force et à l'énergie et à leur emploi par l'individu, dans son entourage et ses contacts. Réfléchissez à ces deux mots. Vous comprendrez à quel point il est nécessaire qu'il existe une certaine faculté de pensée abstraite, avant que les implications de cette nouvelle science puissent être comprises.​

4. La Science de l'Antahkarana concerne le problème de la continuité de conscience, et le problème de la vie et de la mort. Gardez ces deux thèmes clairement à la pensée, car ils sont fondamentaux et importants.​

5. La Science de l'Antahkarana traite du fil triple qui relie :

a. La monade, l'âme et la personnalité, reliant les trois véhicules périodiques et unifiant les sept principes.

b. La personnalité triple et son entourage dans les trois mondes de l'entreprise humaine et, plus tard, dans les deux autres mondes (ce qui fait cinq) de l'expression suprahumaine.

c. L'homme consciemment créateur et le monde des idées. Il doit prendre contact et exprimer ces dernières par le travail créateur, jetant ainsi un pont de lumière :

1. Entre le monde des âmes et le monde des phénomènes.

2. Entre le domaine de la beauté, de la réalité subjective, et le monde extérieur tangible.

3. Entre lui-même et les autres.

4. Entre groupe et groupe.

5. Plus tard, quand le Plan divin sera devenu une réalité pour lui, entre le quatrième règne (l'humain) et le cinquième règne (le royaume de Dieu).

6. Finalement entre l'humanité et la Hiérarchie.​

6. La Science de l'Antahkarana est la science du fil triple qui existe depuis le début des temps, et relie l'homme à sa source monadique. La reconnaissance de ce fil et son emploi conscient en tant que Sentier et moyen de contacts toujours plus vastes, viennent relativement tard dans le processus d'évolution. Le but de tous les aspirants et disciples est de prendre conscience de ce courant d'énergie dans ses diversifications variées, et d'employer consciemment ces énergies de deux manières : intérieurement, pour le développement de soi, et au service du plan prévu pour l'humanité.​

7. La Science de l'Antahkarana enseigne certaines vérités concernant ce fil, dont quelques-unes pourraient être énumérées comme suit :

a. Le fil de vie vient directement de la monade, c'est-à-dire de l'Un, Ce fil est ancré dans le coeur pendant l'incarnation. C'est là qu'est le siège de la vie.

b. Le fil de conscience vient directement de l'âme. Il est ancré dans la tête. C'est là qu'est le siège de la conscience.

c. Le fil de l'activité créatrice : c'est l'être humain qui le met en route et le construit. Il est ancré dans la gorge, lorsqu'il est suffisamment construit. Ce fil est une extension ou une synthèse des deux fils fondamentaux. Ce fil créateur est lui-même de nature triple. Il est lentement construit par l'homme, au cours des âges. Lorsque l'homme s'éveille vraiment du point de vue de la conscience intelligente et du désir de s'exprimer pleinement, le processus s'accélère nettement. Ces trois fils mineurs créés par lui constituent le troisième fil de l'antahkarana qui relie finalement :

1. Le corps physique au corps éthérique, en passant du coeur à la rate, et de là au corps du prana, corps vital ou éthérique. Il s'unit à la force émanant des pétales égoïques de volonté.

2. Le corps éthérique au corps astral. Ce fil passe du plexus solaire au coeur, et de là au corps astral ; il recueille l'énergie du fil mentionné ci-dessus, et s'unit à la force émanant des pétales d'amour.

3. Le corps astral et le véhicule mental. Ce fil passe du centre ajna au centre de la tête, et de là au corps mental ; il recueille l'énergie des deux autres fils mentionnés ci-dessus, et s'unit à la force des pétales de connaissance.

Bien que ces trois énergies soient finalement tissées en un seul fil, elles demeurent cependant distinctes. Il faut se souvenir que le corps de l'âme est construit de pure lumière blanche, tandis que le corps éthérique est fait de lumière dorée.​

8. La Science de l'Antahkarana traite donc de tout le système d'énergie, des processus d'utilisation, de transformation et de fusion. Elle traite aussi des énergies émises et de leur relation avec  l'entourage ; elle est la base de la science des centres de force. Les énergies qui arrivent et qui passent constituent finalement deux grandes centrales d'énergie, l'une caractérisée par la puissance, et l'autre par l'amour ; ces énergies sont toutes dirigées dans le sens de l'illumination de l'individu et de l'humanité dans son ensemble, par le moyen de la Hiérarchie. C'est fondamentalement la Science du Sentier.​

L'antahkarana donc est le fil de conscience, d'intelligence, l'agent récepteur de toutes les réactions sensibles. Le point intéressant à garder à l'esprit, et sur lequel il nous faut maintenant insister, c'est que ce fil de conscience est produit par l'âme et non par la monade. L'Âme du Monde déverse ses fils arachnéens de conscience sensible dans toutes les formes, dans toutes les cellules du corps, et dans tous les atomes. L'âme humaine, l'ange solaire, répète ce processus par rapport à son ombre ou réflexion, la personnalité. Ceci fait partie du travail créateur de l'âme. Mais, à son tour, l'être humain doit devenir créateur au sens mental du terme, et répéter ce processus, car en tous points le microcosme ressemble au macrocosme. Donc, par le fil de vie, l'âme crée et reproduit une personnalité dans laquelle elle peut fonctionner. Puis, par la construction de l'antahkarana, l'âme développe tout d'abord sa sensibilité sur le plan physique, et plus tard, elle jette un pont sur les ouvertures existant entre les trois aspects mentaux, par la méditation et le service. Ainsi se trouve terminé le sentier de retour vers le Centre, qui doit être parallèle au sentier allant vers l'extérieur.​

Voilà terminée ma présentation préliminaire des principes fondamentaux qui, dans l'ère future, domineront les systèmes d'éducation. Il était nécessaire que vous tous – et ceux qui, dans l'âge futur, étudieront ces instructions traitant de l'éducation nouvelle – vous saisissiez quelque peu les implications, les tendances de base et quelques idées, si vagues soient-elles, de la direction d'où l'on peut s'attendre à voir surgir les changements majeurs. Vous pouvez donc commencer à travailler avec intelligence en perdant le moins de temps possible.

Il reste maintenant à mettre en pratique, dans ses implications, l'enseignement que j'ai donné. L'Éducation Nouvelle doit maintenant prendre la place de l'ancienne, tellement fâcheuse qu'elle n'a pu empêcher l'holocauste universel qui a caractérisé les années 1914-1945. Il faut la remplacer. Le prochain stade de l'évolution humaine se dégagera, comme résultat de l'action purificatrice de la guerre mondiale. L'humanité doit prendre certaines mesures, et seuls le permettront un type nouveau d'éducation et une attitude différente face aux méthodes d'éducation à imposer aux enfants de toutes les nations.​

Un nouveau cycle d'expérience, de développement psychologique et de méthodes d'éducation nouvelles est imminent. Ce que j'ai communiqué, ici et ailleurs, sur la Science de la Méditation, sur la Science du Service et au sujet de l'Antahkarana présente une méthode, un mode, une promesse et ajoute du poids à tout ce que je vous ai dit.​

LE TIBETAIN

Ancre 4

Les sept rayons d’énergie, document thématique  (extraits)

                                 Fondé sur les écrits de l’enseignant tibétain Djwal Khul

  • de la compilation « Les sept rayons d’énergie » : (le 1er  chiffre réfère aux livres et les 2e aux pages)

 

Livres par le Tibétain (Djwal Khul) par l’intermédiaire d’Alice A. Bailey

 

15. CLASSIFICATION DES RAYONS

 

(1) Un rayon est l'un des sept courants de force du Logos; les sept grandes lumières. Chacun est l'incorporation d'une grande Entité cosmique. Les sept rayons peuvent être subdivisés en trois rayons d'aspect et quatre rayons d'attribut.

(2) Noms des rayons.

Rayons d'Aspect.  

 1. Rayon de la Volonté ou du Pouvoir. 

 2. Rayon d'Amour-Sagesse.     

 3. Rayon de l'Activité ou Adaptabilité.

 

Rayons d'Attribut. 

4. Rayon de l'Harmonie de la Beauté, de l'Art, ou de l'Unité. 

 5. Rayon de la Connaissance concrète ou de la Science.   

 6. Rayon de l'Idéalisme abstrait ou de la Dévotion.   

 7. Rayon de la Magie rituelle ou de la Loi.

Ces noms sont simplement choisis parmi beaucoup d'autres et caractérisent les différents aspects de force par lesquels le Logos se manifeste.

(3-363)

(3) Les énergies qui incorporent la personnalité et qui constituent la nature de l'être humain ... se différencient en trois courants majeurs et cependant demeurent un seul courant. Ceci est un fait occulte digne de la plus profonde méditation. A leur tour ils se différencient en sept courants qui   « conduisent dans la Lumière » (comme il est dit) les sept types d'âmes. C'est de ces sept courants dont nous allons nous occuper.

Les énergies en lesquelles les trois se distribuent, devenant ainsi sept, produisent à leur tour les quarante-neuf types de force qui s'expriment à travers toutes les formes dans les trois mondes et les quatre règnes de la nature. C'est ainsi que nous avons :

a) Trois groupes monadiques d'énergies. L'unité essentielle exprime, à travers ces trois, les qualités de Volonté, d'Amour et d'Intelligence.

b) Sept groupes d'énergies qui sont les intermédiaires à travers lesquels les trois groupes majeurs expriment les qualités divines.

c) Quarante-neuf groupes de forces auxquelles toutes les formes répondent et qui constituent le corps d'expression pour les sept, qui, à leur tour, sont les reflets des trois qualités divines.

 (14-30)

(4) Les rayons sont quelquefois divisés en trois classes : le premier rayon en lui-même, le second rayon également en lui-même et le groupe des cinq autres. Considérés sous cet aspect, on parle des trois rayons qui caractérisent les différentes Trinités.

(14-177)

(5) Deux énergies majeures se trouvent donc ancrées dans l'être humain, l'une incomprise, que nous appellerons la PRÉSENCE, l'autre comprise, que nous appellerons l'Ange de la PRÉSENCE.    

 

Ce sont la monade et l'âme (l'ange solaire). L'une incorpore le rayon monadique et l'autre le rayon animique. Activement ou subtilement, elles conditionnent toutes deux la personnalité.

Les autres énergies présentes sont le rayon de la pensée ou force conditionnante du corps mental, le rayon de la nature émotionnelle, et le rayon du corps physique, plus un quatrième rayon qui est celui de la personnalité. Ésotériquement et selon un très ancien écrit, le rayon de la personnalité « effectue son ascension vers la jointure, tandis que tous les autres descendent ».

Le rayon de la personnalité est la conséquence ou le résultat d'un vaste cycle d'incarnations. Le tableau serait le suivant :

1. Le rayon de la monade. 2. Le rayon de l'âme. 3. Le rayon du corps mental. 4. Le rayon du corps émotionnel. 5. Le rayon du corps physique. 6. Le rayon de la personnalité. 7. Le rayon planétaire.

 

Le rayon planétaire est toujours le Troisième Rayon d'Intelligence Active, parce qu'il conditionne notre Terre, qu'il est fort puissant, et qu'il rend l'être humain apte à effectuer « ses transactions d'affaires dans le monde de la vie physique planétaire ».

 

Dans mes autres écrits c'est occasionnellement que je me suis référé à ces rayons, et j'ai très peu mentionné le rayon planétaire. J'ai mis l'accent sur une analyse différente des rayons conditionnants, en ne citant que cinq rayons pratiquement utiles aux hommes. C'étaient :

 

1. Le rayon de l'âme. 2. Le rayon de la personnalité. 3. Le rayon mental. 4. Le rayon astral. 5. Le rayon du corps physique.

 

Avec la création et le développement de l'antahkarana il faut toutefois mettre en jeu le rayon de la monade. Ii faudra ensuite reconnaître son opposé polaire, la « vitalité » planétaire, le troisième rayon. C'est là un point fort important que je signale. Toutes ces énergies jouent un rôle actif dans le cycle de vie de chaque homme. Le guérisseur ne peut se permettre de les ignorer complètement, même si ce renseignement lui paraît relativement superflu à l'époque actuelle.

(17-462/463)

 

16. LES TROIS RAYONS D'ASPECT

Les trois grands rayons, qui constituent la totalité de la manifestation divine, sont des rayons d'aspect pour deux raisons :

 

La première, parce qu'ils sont dans leur totalité, la Déité manifestée, le Mot en incarnation. Ils sont l'expression du dessein créateur et la synthèse de la vie-qualité apparence.

 

La seconde, parce qu'ils sont actifs dans chaque forme de tous les règnes et qu'ils déterminent les vastes caractéristiques générales qui gouvernent l'énergie, la qualité et le règne en question; c'est par eux que les formes différenciées viennent à l'existence, que les vies spécialisées s'expriment et que la diversité des agents divins accomplissent leur destinée dans le plan d'existence qui leur est attribué.

 

C'est le long de ces trois courants de force de vie qualifiés que les opérations créatrices de Dieu se manifestent puissamment, et c'est grâce à ces activités que chaque forme est pourvue de cet attribut évolutionnaire intérieur qui doit finalement le mettre en ligne avec le dessein divin, produire inévitablement ce type de conscience qui doit donner à l'unité phénoménale la capacité de réagir à son milieu et ainsi d'accomplir sa destinée comme part intégrante du tout. C'est ainsi que la qualité intrinsèque et le type spécifique de radiation devient possible. L'interaction de ces trois rayons détermine l'apparence phénoménale extérieure, attire l'unité de vie dans l'un des règnes de la nature et dans l'une ou l'autre des myriades de divisions de ce règne. Le processus sélectif et discriminant se répète jusqu'à ce que nous ayons les multiples ramifications dans les quatre règnes, les divisions, les groupes dans les divisions, les familles et les branches. Ainsi le processus créateur, dans sa merveilleuse beauté, sa séquence et son développement apparaît à notre conscience qui s'éveille, et nous restons frappés d'étonnement et troublés par la facilité créatrice du Grand Architecte de l'Univers.

 

Considérant toute cette beauté sous un angle symbolique et simplifiant ainsi le concept (ce qui est toujours la tâche de celui qui travaille avec des symboles) nous pouvons dire que le premier Rayon incorpore l'idée dynamique de Dieu et que c'est ainsi que le Très Haut commence son travail de création.

 

Le second Rayon est utilisé dans les premières formulations du plan sur lequel la forme doit être construite et l'idée matérialisée; et (c'est par l'entremise de cette seconde grande émanation) que les épures sont réalisées dans leur exactitude mathématique, leur unité de structure et leur perfection géométrique. Le Grand Géomètre prend la direction et rend le travail des Constructeurs possible. Sur les figures et les formes, selon le nombre et les séquences le Temple se construira, exprimant la gloire du Seigneur. Le second Rayon est celui du Maître Constructeur.

 

Le troisième Rayon constitue l'ensemble des forces actives de construction, et le Grand Architecte, avec ses Constructeurs organise le matériel, commence le travail de construction et finalement (tandis que le cycle d'évolution se poursuit) matérialisera l'idée et le dessein de Dieu le Père, sous la direction de Dieu le Fils. Toutefois ces trois Êtres sont une unité, de même que l'être humain qui conçoit une idée, utilise son esprit et son cerveau pour amener cette idée en manifestation, et emploie ses mains et toutes ses forces naturelles pour parfaire sa conception. La subdivision en aspects et en force est irréelle, sauf dans le but d'en donner une compréhension intelligente.

(14-169/170)

 

17. LES QUATRE RAYONS D'ATTRIBUT

 

Le travail des quatre rayons mineurs (ainsi appelés, quoique sans l'idée qu'ils soient plus petits ou plus grands), est d'élaborer ou de différencier les qualités de la vie et de produire ainsi la multiplicité infinie des formes qui doit permettre à la vie d'occuper ses multiples points focaux et d'exprimer, au moyen de la manifestation évolutive, ses diverses caractéristiques.

(14-89/90)

 

18. LES CARACTÉRISTIQUES OU LES QUALITÉS DES RAYONS

 

Il y a des attributs divins et des caractéristiques des rayons qui, jusqu'à maintenant, n'ont jamais été révélés à l'esprit des hommes ou pressentis par eux dans leurs plus hauts moments d'inspiration. Ceci est dû au manque de sensibilité des fils des hommes, même les plus avancés. Leur appareil sensoriel n'est pas suffisamment développé et, pour cette raison, il est incapable de réagir à ces qualités divines supérieures. Le Christ Lui-même, ainsi que d'autres Membres de la Grande Loge Blanche, se préparent à enregistrer ces attributs divins et à s'incorporer consciemment à un processus évolutif plus haut. Il vous paraîtra évident que les petites conclusions des esprits étroits constituent aujourd'hui l'un des facteurs les plus dangereux dans les affaires mondiales.

 

Il vous apparaîtra aussi comment l'expression supérieure et l'expression inférieure d'un rayon sont étroitement en rapport l'une avec l'autre, et combien facilement l'expression supérieure perd son emprise et l'expression inférieure entre en manifestation, chose que l'évolution doit finalement ajuster.

(9-40/41)

 

Il y a beaucoup d'utilité pratique pour le lecteur, dans l'étude de ces qualités. S'il croit être sur un certain rayon, elles peuvent lui indiquer les qualités qu'il doit rechercher et peut-être lui indiquer ce qu'il a à faire, ce qu'il doit exprimer et ce qu'il a à surmonter. Ces qualités devraient être étudiées sous deux angles : leur aspect divin d'une part et de l'autre leur aspect inverse ou le côté forme. Ce rayon par exemple, est indiqué comme étant le révélateur du chemin, et il faut avoir à l'esprit à ce sujet que ce cinquième rayon révèle le chemin vers la mort ou vers l'incarnation (laquelle est semblable à une prison mortelle pour l'âme), ou bien il révèle le chemin qui conduit hors de l'obscurité dans la pure lumière du jour de Dieu. Je fais remarquer cela parce que mon plus grand désir est que tous ceux qui lisent ce traité puissent appliquer les données de son enseignement à leur vie journalière. Mon intention n'est pas de fournir du surnaturel et des informations mystérieuses relatives à ces sujets, ni à la délectation de l'appétit d'un mental malsain. Le bourrage de la mémoire avec des détails occultes ne sert aucun but utile, il ne provoque qu'une tension du cerveau et nourrit l'orgueil.

 

  • de la compilation « Les sept rayons d’énergie » :                                                                                                                   (le 1er  chiffre réfère aux livres et les 2e aux pages)

 

Livres par le Tibétain (Djwal Khul) par l’intermédiaire d’Alice A. Bailey

Ancre 5

LE DISCIPLE ET LE SERVICE  — par Aart Jurriaanse

 

Le Service

 

 

L'importance du rôle joué par le service dans le développement spirituel du disciple a été souligné à de nombreuses reprises. En fait, la distance parcourue sur le Sentier de la Lumière dépendra étroitement de la nature et de la qualité du service rendu par le disciple à ses frères humains, ainsi que de sa capacité de contribution à la réalisation du Plan Hiérarchique. Ce critère devrait toutefois être utilisé avec précaution, car le véritable service est souvent rendu sans ostentation, voire sans aucune manifes­tation extérieure.

 

La beauté du service réside dans son aspect gratifiant pour les deux parties en cause. Ainsi, l'importance de l'avantage tiré par celui qui reçoit le service variera selon le niveau d'évolution de celui qui le rend, son degré de qualification pour la tâche en question, l'énergie et le dévouement avec lesquels est entrepris le travail, ainsi que le degré d'amour et de compréhension ayant engendré l'effort. En temps voulu, le serviteur s'apercevra à son tour que sa propre récompense se trouve fonction de l'importance du service rendu aux autres. II aura vécu une expérience de valeur qui augmentera sa capacité de discernement, et le conduira inévitable­ment à des expansions de conscience supplémentaires et à de nouvelles op­portunités de service d'ampleur toujours plus grande. Sa Lumière intérieure resplendira davantage, illuminant non seulement son propre chemin, mais irradiant également le sentier pour son jeune frère, à qui il sert de guide. Ainsi obtiendra-t-on de plus grandes récom­penses en servant les autres qu'en étant soi-même servi.

 

La Hiérarchie se trouve gênée dans la mise en œuvre du Plan du fait que les Maîtres, pour la majeure partie de leur tâche, dépendent des hommes qui leur servent d'instruments, et que ces instruments se révèlent dans l'ensemble irréguliers et peu fiables. En règle géné­rale, les disciples ont conscience des besoins du monde, et leur désir de les satisfaire est authentique et sincère. Ils éprouvent également une véritable soif de servir mais, du point de vue de la Hiérarchie, leurs caractères et leurs tempéraments sont souvent source de difficultés quasi insurmontables.

 

Ces traits de caractères perturbateurs se trouvent généralement à l'état latents. Ils ne font leur apparition qu'après le début de quelque tâche, et peuvent entraîner l'échec, la tragédie ou une souffrance inutile. A ce propos, il convient de répéter que le disciple doit s'efforcer de conserver son équilibre en toutes circonstances, et se garder de toutes stimulations excessives lorsque le con­tact est établi avec les forces spirituelles intérieures. En outre, le disciple se trouvera placé en relation avec des hommes de tous les milieux, avec leur cupidité égoïste, leur flatteries, leurs éloges et leurs critiques, qui tendront à obscurcir le mental du disciple et son action, s'ils ne sont par interprétés avec un détachement suffi­sant. Sous la pres­sion de la tâche, la faiblesse latente de la personnalité du disciple tendra à émerger, et réveillera des inclinations partiellement surmon­tées, telles que l'orgueil, l'ambition, et l'amour du pou­voir. Une tension mentale continuelle peut entraîner un état de confusion et voiler la vision et la vérité. Dans d'autres cas, la personnalité s'impose trop fortement, engendrant des attitudes empreintes de vanité, de séparatisme et d'orgueil, compromettant tout travail de valeur.

 

Le disciple ne devrait pas se mettre à la poursuite du service. Celui-ci constitue, en réalité, une attitude instinctive de l'âme, une aspiration impossible à réfréner, qui doit s'exprimer d'une manière ou d'une autre. Il ne s'agit pas de quelque chose qui puisse être enseigné ou imposé à un individu, mais d'une impulsion qui se manifeste sponta­nément, et qu'il convient seulement de guider vers un objectif approprié.

 

Des obstacles se tiendront toujours sur le Sentier du serviteur du monde, mais la joie de la réalisation, la satisfaction du travail accompli au mieux de ses capacités, et par dessus tout la connaissance, demeureront à jamais, malgré tous les soucis et toutes les difficultés. De plus, le serviteur prendra parfois conscience que le Grand Maître, le Christ, observe avec sympathie et compréhension, pour avoir lui-même parcouru le même Sentier escarpé. En outre, il est surprenant de constater à quel point l'homme qui sert avec désintéressement et concentration dans une seule direction se verra déchargé de difficultés dans son labeur, et à quel point sa tâche sera souvent allégée par une assistance inattendue, rendant éga­lement son travail plus efficace. Cette aide ne sera toutefois prodiguée qu'envers ceux qui ont transcendé toute aspiration personnelle, et ont abandonné tout souci de progrès personnel dans leur désir de servir.

 

Pour que le service soit réellement efficace, il doit être rendu avec total dé­sintéressement, c'est-à-dire en oubliant le passé avec ses peines et ses joies, en oubliant le soi personnel avec tout ce qu'il veut offrir ou retenir, en oubliant les paroles des spectateurs bienveillants, encourageants ou critiques. Ainsi, dans le service, soyez prêts à sacrifier le soi, le temps, l'argent et les intérêts person­nels, en un total oubli de vous-même. Servez simplement, avec joie, de tout votre cœur, et avec tout ce que vous avez à donner !

 

Partage International, mars 1992

 

Les mobiles et les domaines du service

 

Quels sont, chez un disciple, les mobiles créant l'impulsion intérieure à aider et à servir les autres ?  Tout service spirituel véritable, quel que soit son mode d'ex­pres­sion, découle d'un mobile altruiste provenant de l'âme et du cœur. Par conséquent, dès qu'apparaissent des objectifs égoïstes, on ne se trouve plus en présence que d'un simulacre de service ésotérique, qu'on peut consi­dérer comme un service exotérique ou commercial, de nature totalement diffé­rente, et qui constitue un produit de la personnalité.

 

L'objet de cette étude se cantonne au service altruiste ou ésotérique. Ses mobiles peuvent être les suivants :

 

1) L'apparition de la première vision, si floue soit-elle, des grandes lignes du Plan divin, et l'impérieuse nécessité ressentie alors d'œuvrer — malgré tou­tes ses imperfections — à la réalisation de ce qui a été perçu.

 

2) La réalisation de quelque idéal personnel, exigeant à un haut degré l'implication de l'âme.

 

3) Un jaillissement intérieur d'amour, se manifestant par une impulsion à servir tout ce qui est Divin, qu'on l'appelle l'homme, le Christ, ou Dieu — en fait une aspiration à servir le Bien.

 

4) La prise de conscience par le disciple de ses acquisitions — capacités ou connaissances — qui pourraient aider à enrichir ou à éclairer le sentier des autres, et qu'il sent urgent de trans­mettre et de partager.

 

Il convient de garder toujours présent à l'esprit que, dans le service, les efforts et le mobile revêtent une importance au moins égale à l'accomplissement de l'objectif.

 

Chaque individu doit découvrir son propre domaine de service, ce terrain d'action où sa situation particulière, l'ensemble de ses aptitudes, son milieu et son expérience peuvent être com­binés et utilisés de la manière la plus avantageuse. Il existe heureusement une gamme illimitée de possibilités vers lesquelles l'homme peut tourner ses efforts avec profit, et chacun pourra trouver la voie qui lui convient, pourvu qu'il soit doté d'une véritable impulsion à servir, et que ses mobiles soient suscités par cet amour intérieur qui, quoi qu'il advienne, doit trouver son expression.

 

Très fréquemment, ceux qui montrent les premiers signes de l'éveil et commencent à manifester un intérêt prudent envers le travail ésotérique, feront la réflexion suivante : « J'aimerais également servir l'humanité et faire quelque chose pour elle, mais que pourrais-je bien faire ? » II existe appa­remment chez ces personnes une inci­ta­tion intérieure venant de l'âme, mais leur cœur n'est pas encore pleinement éveil­lé et, jusque là, aucun amour intérieur véritable ne cherche à s'exprimer. Lorsque l'amour authentique de l'âme s'efforce de s'exprimer, les moyens appropriés se présentent tou­jours.

 

On veillera à ne pas effectuer de comparaisons quant à la qualité du service rendu par différentes personnes. La véritable valeur intérieure du service ne peut pas être évaluée par ses aspects ou ses effets extérieurs, et sera finalement jugée par ceux qui surveillent avec sympathie depuis les niveaux subjectifs. Ainsi la valeur véritable du service ne réside pas dans l'activité visible extérieure, mais dans sa force de motivation intérieure. Un geste d'amour apparemment simple, qui pourra passer inaperçu du monde extérieur, peut parfaitement provoquer un effet intérieur plus important que certains actes spectaculaires de services publics.

Lorsque vous servez, concentrez toute votre énergie sur votre travail. Si d'autres ont besoins de votre aide dans l'exercice de leurs responsabilités, accordez-leur abondamment cette aide chaque fois que possible, mais souve­nez-vous toujours que vous êtes respon­sable en premier lieu de la tâche que votre âme vous a confiée, et que vous ne devriez jamais vous immiscer dans le travail des autres. Accordez donc aux autres le privilège de leur laisser effec­tuer leur propre travail à leur manière, comme vous l'exigez pour vous-même.

 

Tous les disciples ont leurs limitations, et il convient de ne pas l'oublier en choisissant un travail de service. La tâche doit être déterminée selon les capacités du disciple, et il serait ridicule de tenter d'atteindre ce qui se trouve largement hors de portée. Cela ne pourrait conduire qu'à des frustrations, à des résultats non satisfaisants, et à une perte de temps et d'énergie. Il est largement préférable d'accomplir effica­cement un travail plus limité, que de s'attaquer à une tâche apparemment plus importante et de l'abandonner en route ou de la bâcler. D'un autre côté, le serviteur se trouve souvent enclin à sous-estimer les talents dont l'âme l'a doté. II tend à ne tenir compte que des aptitudes de la personnalité, faute d'être encore pleinement conscient des pouvoirs latents de l'âme, qui se sont accumulés au cours de nombreuses vies. Aussi, lors du choix d'un nouveau domaine de service, laissez la décision finale à votre intuition : placez-vous aux ordres de votre âme !

 

Partage International, avril 1992

 

Les méthodes de service

 

Chaque serviteur potentiel doit trouver sa place particulière et sa propre méthode de service. La forme de service qu'il adopte revêt une importance secon­daire — ce qui importe est le mobile qui l'inspire. S'il provient du cœur et de l'âme, son fondement sera l'amour de l'humanité et, quelles que soient la nature ou les modalités du service, celles-ci seront adaptées à la situation spécifique du serviteur.

 

Il convient également de réaliser que, comme pour toutes choses, un appren­tissage est indispensable, et que l'homme doit donc, de préférence, commencer par des activités de service limitées et relativement simples. L'expé­rience acquise, de nouvelles opportuni­tés se présenteront, démontrant ainsi que les possibilités de service sont infinies, pour peu qu'on sache les identifier. Une fois goûtée, la joie du véritable service se révélera si conta­gieuse, que rien ne pourra plus soustraire le serviteur à une future carrière toute entière dédiée au service.

 

Le serviteur efficace doit en permanence faire preuve de discrimination dans l'approche de son travail. Il doit se montrer capable d'évaluer ses propres capacités et ses aptitudes, et se rendre compte de ses limitations. Son zèle ne doit donc pas le conduire à se précipiter vers des domaines d'activités auxquels sa formation et son expérience anté­rieure ne l'ont pas préparé, et dont il ne peut assurer le succès. En effet, une telle entreprise inconsidérée ne peut conduire qu'à une perte de temps, à un gaspillage des occasions fournies et de l'effort, et peut provoquer des effets dommageables et frustrants.

 

Toute approche intelligente et sage reconnaîtra la valeur ésotérique de l'argent dans l'optique du service. L'argent n'a rien de mauvais en soi. Il représente simplement de l'énergie, ou du pouvoir, temporairement convertis sous forme pratique et symbolique. Comme pour tout ce qui a trait à l'énergie, l'important est la manière de l'utiliser. Par essence, l'énergie ou l'argent constitue une force aveugle et impersonnelle, pouvant être bien ou mal employée, selon la direction qu'on lui donne. De nos jours, l'argent se trouve revêtu d'une connotation négative, car il est étroitement associé, inconsciem­ment, au mal, aux désirs égoïstes, à l'avidité et aux pratiques malhonnêtes dans le domaine des affaires. Mais d'ici peu, l'argent se verra employé à de meilleures fins, et sera placé au service des véritables besoins de l'homme, afin de favoriser les conditions d'une crois­sance spirituelle durable.

 

L'argent, qui pouvait dans le passé être considéré comme le symbole de l'égoïs­me humain, devra, dans le nouvel âge, devenir le symbole de la bonne volonté de l'homme, ce qui exigera un change­ment complet d'attitude à son égard. Ainsi faut-il transmuter l'argent en un véritable moyen d'action spirituelle et en source de responsabilité, afin qu'il devienne un puissant intermédiaire du service mondial.

 

Lorsque le disciple atteint l'âge où il peut normalement s'attendre à approcher la fin d'un autre épisode de vie physique, il peut adopter plusieurs attitudes.

 

a)     Une personnalité épuisée et physiquement usée tendra à se ranger, estimant qu'après une vie accomplie et riche, le temps est arrivé d'une période de repos bien mérité. Les années restantes, sim­ple expression d'habitudes établies avec le temps, verront probable­ment s'installer les signes d'une perte de certains des contacts spirituels déjà acquis.

 

b)      Il peut se produire une prise de conscience du fait que la personna­lité a atteint sa capacité maximale pour la vie en cours. Mais cela devrait s'accompagner de la certi­tude qu'il ne s'agit que d'une phase intermédiaire dans la vie de l'âme, et que l'évolution du Soi immortel est sans fin.

 

c)      Le processus du vieillissement ne devrait donner lieu à aucune préoccupation déplacée, qui serait révélatrice d'une trop grande impor­tance accordée à l'être physique. Accordez au corps la considération dont il a besoin afin de le maintenir dans un ordre de marche conve­nable, mais concentrez par ailleurs votre attention sur le mental, alimentant et programmant l'ordina­teur, afin de le pousser à sa capa­cité et à son efficacité maximales, jusqu'à l'heure de fermeture, lors­que l'âme en coupant le courant, se libère afin de se rendre temporai­rement en des lieux mieux équipés et éclairés.

d)      En réalité, au cours de la vieillesse, après avoir accumulé une vie entière d'expériences profitables, l'âme se trouve partiellement rele­vée de nombre de ses engage­ments routiniers de la vie active, et peut enfin servir avec plus de liberté. Il n'y a plus de problèmes nouveaux à résoudre, ni de nouvel­les disciplines à suivre, et le dis­ciple peut alors, pour le temps qui lui reste, tranquillement et avec confiance, placer son expérience au service de l'humanité, des Grands Êtres, et du Plan. Si tel est le cas, il peut parfaitement se produire que le serviteur traverse « la ligne de démarcation » en « continuité de con­science », et poursuive les tâches en cours, en les abordant, toutefois, à un autre niveau.

 

Le serviteur doit apprendre rapidement à ne jamais rechercher la gratitude, la reconnaissance ou la récompense pour ses actions. II doit apprendre à servir avec impersonnalité. Plutôt qu'à la re­connaissance pour les services rendus, il doit être préparé à l'ingratitude, aux rebuffades, à la franche opposition émanant d'amis et de relations, et même à l'humiliation et à l'outrage. Toutefois, aucun de ces désagréments ne découragera le véritable serviteur, une fois qu'il aura fermement posé les pieds sur le Sentier, qu'il aura conscience de la lumière à atteindre, et qu'il percevra clairement son objectif.

 

Le disciple placera donc tous ses efforts dans l'accomplissement de cette petite partie du Plan dont il a pris la respon­sabilité. Ayant accompli au mieux de ses capacités et avec total désintéressement la tâche qu'il s'est lui-même assignée, le serviteur ne cherchera pas de recon­naissance pour son action, ne perdra pas de temps en contemplation rétros­pective de ses erreurs, et ne se glorifiera pas de ses succès. Il rassemblera plutôt ses forces une fois encore, se tournant vers la tâche suivante, opportunité supplémentaire qui l'attend. Il goûtera cette joie intérieure d'avoir fourni le meilleur de lui-même en vue d'un objectif qu'il pensait en valoir la peine. Il réalisera que des Yeux plus Sages évalueront le fruit de ses efforts avec un amour et une appréciation d'une profon­deur inconnue de l'homme. Pourvu que l'âme du serviteur soit sans reproche, il importe peu que les résultats apparents n'atteignent pas ses attentes, ou que ses frères humains le critiquent ou manquent de compréhension à son égard.

 

Partage International, mai 1992

Ancre 6
bottom of page