Articles de la revue de juil/août 2021
Première partie
Deuxième partie
Un nouveau record dans le nombre des personnes déplacées
par Jake Johnson,
journaliste chez Common Dreams.
Un rapport publié le 18 juin 2021 par l’agence pour les réfugiés des Nations unies révèle que, fin 2020, plus de 82 millions de personnes à travers le monde ont été déplacées de force par la guerre, la persécution, la crise climatique et d’autres facteurs, un record qu’un groupe d’aide internationale a qualifié d’» énorme échec de l’humanité ».
L’évaluation annuelle des « tendances mondiales des déplacements forcés » de l’Onu estime que les filles et les garçons de moins de 18 ans représentent 42 % des 82,4 millions de personnes qui ont fui leur foyer en quête de sécurité et de dignité humaine élémentaire. Près d’un million d’enfants sont nés en tant que réfugiés entre 2018 et 2020, indique le rapport.
« Derrière chaque chiffre se cache une personne forcée de quitter son foyer et une histoire de déplacement, de dépossession et de souffrance. Ces personnes méritent notre attention et notre soutien, non seulement en matière d’aide humanitaire, mais aussi pour trouver des solutions à leur détresse, a déclaré Filippo Grandi, haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés (HCR). La tragédie de tant d’enfants nés en exil devrait être une raison suffisante pour déployer des efforts bien plus importants afin de prévenir et mettre fin aux conflits et à la violence. »
Personnes déplacées devant un réservoir d’eau à Genenia, au Darfour occidental.
Bien que la pandémie ait conduit les pays du monde entier à fermer leurs frontières aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, de nombreuses personnes ont encore fui leur pays en 2020, neuvième année consécutive où le nombre de personnes déplacées de force a atteint un niveau record.
Selon le dernier rapport de l’Onu, 26,4 millions de personnes étaient réfugiées en 2020, et plus des deux tiers des personnes ayant fui à l’étranger provenaient de cinq pays seulement : Syrie (6,7 millions), Venezuela (4 millions), Afghanistan (2,6 millions), Soudan du Sud (2,2 millions) et Myanmar (1,1 million).
Les chiffres de l’Onu montrent qu’en plus des personnes contraintes par les circonstances de quitter leur pays d’origine, 48 millions de personnes étaient déplacées à l’intérieur de leur pays, fin 2020, contre 45,7 millions en 2019.
« Le changement climatique provoque des déplacements et accroît la vulnérabilité de ceux qui sont déjà contraints de fuir, indique le rapport. Les personnes déplacées de force et les apatrides sont en première ligne de l’urgence climatique. Nombre d’entre elles vivent dans des « points chauds » climatiques et ne disposent pas des ressources nécessaires pour s’adapter à un environnement de plus en plus inhospitalier. Les dynamiques de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire, du changement climatique, des conflits et des déplacements sont de plus en plus imbriquées et se renforcent mutuellement, ce qui pousse de plus en plus de personnes à chercher ailleurs protection et sécurité. »
Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, a déclaré dans un communiqué que « malgré les statistiques stupéfiantes, les dirigeants mondiaux ont été incapables de résoudre la plus grande urgence de notre génération. »
« Actuellement, beaucoup plus de personnes sont déplacées qu’à n’importe quelle période de la Seconde Guerre mondiale, et pourtant nous disons que nous vivons une ère sans précédent de paix mondiale, a fustigé J. Egeland. Nous devons réécrire les livres d’histoire de demain pour refléter la réalité d’aujourd’hui, à savoir que nous vivons une ère sans précédent de persécution et de souffrance. »
En l’absence d’actions spectaculaires de la part de la communauté internationale pour mettre fin aux conflits, lutter contre la crise climatique et atténuer les autres principaux facteurs à l’origine des déplacements forcés, le rapport de l’Onu alerte que « les prévisions pour 2021 sont inquiétantes – notamment dans les pays touchés par les déplacements comme le Soudan du Sud, la Syrie et la République centrafricaine – risquent de se transformer en famine.
La question n’est plus de savoir si les déplacements forcés dépasseront les 100 millions de personnes – mais plutôt quand, indique le rapport. De toute évidence, la nécessité de prévenir les conflits et de veiller à ce que les personnes déplacées aient accès à des solutions n’a jamais été aussi pressante qu’aujourd’hui. »
Source : commondreams.org
Mettre fin à l’apartheid contre les Palestiniens
Si beaucoup associent ce mot à l’Afrique du Sud, « apartheid » est un terme juridique qui désigne une oppression discriminatoire grave. La Convention internationale sur l’élimination et la répression du crime d’apartheid de 1973 et le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) de 1998 définissent l’apartheid comme un crime contre l’humanité composé de trois éléments principaux :
– Une intention de maintenir la domination d’un groupe racial sur un autre.
– Un contexte d’oppression systématique par le groupe dominant sur le groupe marginalisé.
– Des actes inhumains.
Le crime de persécution contre l’humanité, tel que défini par le Statut de Rome et le droit international coutumier, consiste en une privation grave des droits fondamentaux d’un groupe racial, ethnique ou autre avec une intention discriminatoire. Human Rights Watch (HRW) a constaté que les éléments constitutifs de ces crimes sont réunis dans le cas de la politique du gouvernement israélien visant à maintenir la domination des Israéliens juifs sur les Palestiniens en Israël et dans les territoires palestiniens occupés (TPO).
Prisonniers politiques israéliens vs palestiniens
Probablement aucun Israélien n’est retenu prisonnier par des Palestiniens, tandis que 6 279 Palestiniens sont actuellement emprisonnés par Israël.
« Depuis l’occupation israélienne des territoires palestiniens en 1967, plus de 800 000 Palestiniens ont été détenus sur ordre de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens occupés (TPO). Ce nombre représente environ 20 % de la population palestinienne totale des TPO et jusqu’à 40 % de la population masculine palestinienne.
Huit mille enfants palestiniens ont été arrêtés depuis 2000. »
[Source : Addameer Prisoner Support and Human Rights Association. En août 2017, 6 279 prisonniers politiques palestiniens sont détenus dans les prisons et centres de détention israéliens, dont 465 détenus administratifs, 65 femmes et 300 enfants.]
https://ifamericansknew.org/stat/prisoners.html
S’appuyant sur des années d’études de cas, HRW a comparé les politiques et les pratiques à l’égard des Palestiniens dans les TPO et en Israël avec celles concernant les Israéliens juifs vivant dans les mêmes zones. Il en ressort que pour maintenir leur domination, les autorités israéliennes pratiquent une discrimination systématique à l’encontre des Palestiniens.
Dans les TPO, une sévère répression et un régime militaire draconien s’appliquent aux Palestiniens, tandis que les Israéliens juifs vivant sur le même territoire jouissent de tous leurs droits. Ceci constitue une oppression systématique définissant l’apartheid. Les autorités israéliennes ont commis à l’encontre des Palestiniens toute une série d’abus relevant de la pratique de l’apartheid, comme : l’imposition de restrictions draconiennes des déplacements (sous la forme du blocus de Gaza et d’un régime de permis) ; la confiscation de plus d’un tiers des terres de Cisjordanie ; le déplacement forcé de milliers de Palestiniens provoqué par les conditions de vie difficiles dans certaines parties de la Cisjordanie ; le déni du droit de résidence à des centaines de milliers de Palestiniens et à leurs proches ; ainsi que la suspension des droits civils fondamentaux de millions de Palestiniens.
HWR demande à la communauté internationale de réévaluer la nature de son engagement en Israël et en Palestine et d’adopter une approche centrée sur les droits humains.
HRW relève le refus de permis de construire aux Palestiniens et la démolition de milliers de maisons sous prétexte d’absence de permis, le blocage du regroupement familial pour les Palestiniens vivant en Cisjordanie et l’interdiction pour les résidents de Gaza de vivre en Cisjordanie, limitant ainsi la liberté de mouvement, l’attribution de terres et de ressources, l’accès à l’eau, à l’électricité et à d’autres services.
HWR demande à la communauté internationale de réévaluer la nature de son engagement en Israël et en Palestine et d’adopter une approche centrée sur les droits humains et la responsabilité plutôt que sur le seul « processus de paix » qui est dans l’impasse. Les gouvernements devraient conditionner les ventes d’armes et l’assistance militaire à Israël à la prise de mesures concrètes et vérifiables par les autorités israéliennes pour mettre fin à ces crimes.
Une commission d’enquête de l’Onu devrait enquêter sur la discrimination, la répression et la persécution systématiques en Israël et en Palestine, et mobiliser l’action internationale pour mettre fin à la persécution et à l’apartheid dans le monde entier.
Source : Human Rights Watch
Le retour à la normale serait la pire des choses
par Felicity Eliot,
rédactrice de Share International, basée à Amsterdam (Pays-Bas).
En 1942, le Maître Djwal Khul (DK) mettait en garde contre certains dangers auxquels les gens devaient être sensibilisés au lendemain des deux guerres mondiales, alors que les pays commençaient leur reconstruction. Un danger majeur, disait-il, qui s’applique également aujourd’hui, est « le danger d’un retour à la prétendue normalité. Le principal désastre qui menace l’humanité actuellement serait un retour à l’état de choses précédent l’ouverture des hostilités, et le rétablissement du vieux monde familier, avec son impérialisme (d’empire ou de finance), ses viles distinctions et barrières séparatives entre riches et pauvres, entre Orientaux et Occidentaux, entre castes et classes, qui existent dans tous les pays – sans exception. » [L’extériorisation de la Hiérarchie, p. 369]
A titre d’hypothèse, j’établis une comparaison entre les causes et les circonstances des Première et Deuxième Guerres mondiales et leurs effets, les développements récents en 2020 et 2021, et l’apparition d’une maladie respiratoire, actuellement et à l’époque atlante. Dans cette époque oubliée, on nous a offert l’opportunité d’apprendre quelques leçons précieuses : la loi de cause et d’effet ; le pouvoir de la pensée et de l’émotion pour effectuer des changements – en bien ou en mal. Bien que la première leçon nous ait été donnée à cette époque ancienne, ce que nous semblons ne pas avoir appris, c’est le fait de l’Unité essentielle de l’humanité et de notre interdépendance sociale. Nos médias confirment quotidiennement notre ignorance ou notre incapacité à accepter un simple fait : ce qui peut toucher un individu peut toucher tous les autres. Puisque l’unicité est notre réalité fondamentale, tout ce qui va à l’encontre de ce fait doit avoir des conséquences négatives inévitables.
Nous voici à nouveau à un moment décisif de l’histoire du monde. Cela soulève la question de savoir ce qui rend la situation actuelle différente des 100 000 dernières années ou des 100 dernières années, par exemple. Qu’est-ce qui rend le moment présent si crucial et nous donne une occasion si extraordinaire d’opérer un changement mondial radical ? Et le monde a-t-il déjà été confronté à des circonstances identiques ou similaires ? Sans aucun doute, la complexité de la situation actuelle est extraordinaire. Nous ne sommes pas seulement confrontés à une catastrophe, la Covid, mais à plusieurs autres qui requièrent toutes une attention urgente et simultanée. La Covid a fait apparaître les failles et il est évident que les principaux systèmes du monde s’effondrent : soins de santé, économie, environnement, politique et social. Nous vivons une époque presque unique, si ce n’est que des circonstances similaires se sont produites il y a un peu plus de 100 ans. En 1918, un monde d’après-guerre, épuisé et psychologiquement choqué, s’est soudain retrouvé aux prises avec un ennemi encore plus mortel – une pandémie – la grippe espagnole. Une maladie respiratoire causée par un virus de la grippe, pour laquelle il n’existait aucun vaccin. « On estime qu’environ 500 millions de personnes, soit un tiers de la population mondiale, ont été infectées par ce virus. Le nombre de décès a été estimé à au moins 50 millions dans le monde, dont environ 675 000 aux Etats-Unis. » [cdc.gov]
Une comparaison peut être faite avec des événements clés de la civilisation atlante, des catastrophes du XXe siècle et de notre époque : les lecteurs peuvent noter que, lorsque les eaux se sont refermées sur l’Atlantide, les Maîtres de Sagesse se sont retirés de la vie quotidienne. Aujourd’hui, 100 000 ans plus tard, les Forces de Lumière reviennent à nouveau dans notre monde de tous les jours.
Les points communs de ces époques sont : le fléau d’une maladie respiratoire potentiellement mortelle, la croissance et la prédominance de l’avidité et de la séparativité qui ont conduit à de terribles conflits et guerres et, dans le cas de l’Atlantide, ont entraîné la fin de cette civilisation.
Je ne pense pas à la fin de notre civilisation, mais plutôt à la meilleure occasion jamais offerte de repenser et de transformer radicalement les signes extérieurs de ce que nous considérons comme « normal ». Compte tenu de ce que nous savons du passé, la convergence de nos crises actuelles doit-elle nous persuader de tirer les leçons de nos erreurs et d’écarter définitivement la « normalité » ? Les personnes qui souhaitent un retour rapide à la normale ont-elles réellement examiné ce qu’est la « normalité » ? Elle consiste à laisser perdurer l’injustice sociale, la faim, la pauvreté, la guerre, la corruption, le manque de compassion et la destruction écologique. Est-ce cela que nous voulons ?
Le passé très lointain
A plusieurs reprises au cours de l’histoire, nous sommes « allés trop loin » malgré les avertissements des Maîtres de l’époque. Nos anciens mythes, légendes et écritures sont remplis de références à des événements qui remontent si loin dans le temps qu’ils sont considérés comme de sinistres contes de fées. Mais en fait, ils décrivent des événements historiques qui ont abouti à la destruction de la civilisation atlante – des événements cataclysmiques qui ont changé le monde et qui ont été la conséquence karmique de l’avidité, et du manque de volonté ou de l’incapacité à tenir compte de la guidance.
Diverses sources, par exemple le Maître DK, Helena Blavatsky et Benjamin Creme, ont écrit sur la façon dont, pendant la civilisation atlante, la réponse instinctive naturelle et simple aux besoins physiques s’est transformée en un désir exagéré de possessions et de satisfaction matérielle. Il y a eu un « débordement » de l’instinct physique naturel à un niveau différent – le niveau émotionnel/astral avec les débuts de la pensée. La cupidité et le vol sont devenus monnaie courante ; l’accent mis sur le matériel a engendré la magie et les pratiques « illégales » employées « par ceux qui cherchaient à s’enrichir et à s’emparer de ce qu’ils voulaient, sans tenir aucun compte du préjudice causé à autrui. » [La Guérison ésotérique, A. Bailey, p. 231]
Pour sauver l’humanité d’elle-même et d’un nouvel asservissement au matérialisme profond, les Maîtres, les Forces de la Lumière, entrèrent en guerre contre les Forces de la Matérialité ou du Chaos. L’Atlantide a sombré sous le poids de la cupidité des gens, engloutie par les vagues du karma, mais pas avant qu’on nous ait montré de manière très claire les résultats physiques directs de la cupidité.
Il fallait que l’humanité voie le lien direct entre la cause – séparativité et matérialisme – et l’effet. « Les hommes ne vivaient et ne respiraient que pour jouir du plus grand luxe le plus effréné et d’une pléthore d’objets et de biens matériels. Ils étaient suffoqués de désirs et tourmentés par le rêve de ne jamais mourir, mais de vivre encore et encore, en accumulant indéfiniment les objets de leurs désirs. » [La Guérison ésotérique, A. Bailey, p. 232] Le Maître DK poursuit en décrivant l’état qui prévalait alors : « Il n’y avait qu’un désir rampant, impitoyable, insatiable. » Les Maîtres de l’époque ont donc formulé une nouvelle loi : « Celui qui ne vit que pour les biens matériels, qui sacrifie toute vertu pour obtenir ce qui ne peut durer, mourra prématurément, verra le souffle lui manquer, et pourtant refusera de penser à la mort jusqu’à ce que la convocation arrive. »
Dans une légère digression, je voudrais souligner le fait étrange suivant : nous sommes actuellement hantés par un thème récurrent puissant qui relie les derniers jours de l’Atlantide, l’immédiat après-guerre et notre époque – le souffle lui-même, la base de toute vie – et la lutte désespérée pour respirer. Depuis le début de l’année 2020, le monde a cherché à respirer alors que le virus se propageait ; le souffle a manqué à George Floyd et le slogan lors des manifestations, « Je ne peux pas respirer », a pris une nouvelle signification. Des pays comme l’Inde et le Brésil ont manqué d’oxygène, avec des conséquences effroyables. Sur une récente pancarte de manifestation palestinienne, on pouvait lire : « Je ne peux plus respirer depuis 1948 ! » Cette date marque le début de la partition et de l’injustice en Palestine et en Israël, une situation qui tient toujours le monde en otage.
La conclusion manifeste à tirer à l’époque (et de nos jours) était que les états psychologiques peuvent produire des effets physiques – tant positifs que négatifs. Une autre prise de conscience pour les gens d’alors, et d’aujourd’hui, était qu’il y a une connexion claire et traçable entre les pensées, les émotions, les actions, la santé et la mort d’une personne. Jusqu’à cette prise de conscience, l’humanité atlante acceptait simplement la mort comme un processus naturel puisqu’elle voyait que tout mourait. Comment transmettre la causalité aux masses de l’époque qui ne pouvaient pas réagir aux enseignements verbaux ? Le Maître DK explique : « Quand, par conséquent, ils virent des personnalités particulièrement pillardes et rapaces commencer à souffrir d’une maladie affreuse qui semblait provenir de l’intérieur d’elles-mêmes, […] désormais apparaissait pour la première fois, la relation de réciprocité entre les actes individuels et la mort […] et la conscience humaine avait fait un grand pas en avant. » [La Guérison ésotérique, A.B, p. 233]
Causes
Pour les besoins de cet article, je fais une distinction entre les causes intérieures, spirituelles, « ésotériques » et psychologiques, et ce que la science médicale traditionnelle considérerait comme les facteurs extérieurs vérifiables et plus évidents. L’histoire nous a offert ses leçons, à plusieurs reprises ; il y a des modèles identifiables qui doivent avoir une signification précise. Benjamin Creme et son Maître ont fourni de nombreuses informations sur les effets des périodes de grande tension – le déséquilibre créant la maladie.
La cause principale est notre manque de connaissance de nous-mêmes et notre incapacité à faire l’expérience de nous-mêmes en tant que partie du Tout ; le fait de ne pas encore connaître notre vraie nature en tant que partie d’une divinité partagée nous laisse aliénés, vides, séparés, et donc toujours insatisfaits et facilement avides. Et ce vide permanent fait de la recherche d’une satisfaction facile, d’une « solution rapide », une pulsion assez urgente. Il fait aussi de nous une proie facile pour cette énergie néfaste qui s’exprime à travers la marchandisation. La même énergie d’involution ou de matérialité qui a infecté les Atlantes a été vaincue, de justesse, par les Forces de la Lumière, mais pas bannie.
Malgré la destruction de l’Atlantide, la même tendance à l’égoïsme et à une importance disproportionnée du matérialisme a perduré. Elle a refait surface à la fin d’une autre ère, celle de l’Empire romain. Le Maître DK écrit que la décadence qui a marqué le règne de l’empereur Néron était un retour à la malveillance atlante et ouvrait la porte à la même énergie destructrice.
Les Enseignements de la Sagesse éternelle considèrent les deux guerres mondiales comme une seule et même guerre menée par les Forces de la Lumière d’une part et, par les Forces du Chaos ou de la Matérialité d’autre part, dont le but était et reste de freiner le progrès, de maintenir l’humanité prisonnière dans la matérialité, en fait emprisonnée par des habitudes de compétition, d’avidité, de conflit et de marchandisation. L’énergie de la matérialité semblait avoir été vaincue par les forces alliées avec l’aide des Maîtres – mais pas tout à fait. Une récurrence historique : une fois de plus les Forces de la Lumière ont prévalu – mais pas tout à fait. « Cette guerre s’est terminée par la défaite, mais pas la destruction, des forces de la matérialité. » [Benjamin Creme, Share International, décembre 1994]
Dans la Grande Invocation (donnée au monde par Maitreya, l’Instructeur mondial, immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, et qu’il a utilisée pour la première fois en juin 1945 lorsqu’il décida de « revenir » dans le monde en personne), nous sommes invités à ce « Que le Plan d’Amour et de Lumière s’épanouisse » afin que « la porte de la demeure du mal » puisse être scellée.
Il convient de noter que la tendance au matérialisme et à la cupidité, qui découle de la séparativité, ne se limite pas à un seul pays ou à un groupe de nations, mais existe et s’exprime dans tous les pays du monde.
En résumé, nous avons connu le désastre de l’Atlantide, d’innombrables guerres et périodes de crise, suivies par la propagation rapide de maladies hautement contagieuses (rien qu’au cours des 20 à 30 dernières années, nous avons connu le Sras, le Mers, le VIH, le Nipah, Ebola) et, malgré cela, de nombreux gouvernements et leurs populations insistent sur le fait que la « normalité » est la voie à suivre, alors qu’il s’agit clairement d’un retour au chaos et à un enracinement plus profond à la matérialité.
« Et puis, il y a ceux qui s’enivrent de leur propre réussite, s’émerveillant sans fin des fortunes faciles dont ils jouissent. Leur cupidité les rend aveugles à la montée des tensions, sourds aux avertissements qui se font entendre, et la maladie de la spéculation les tient sous son emprise. Cela évoque le déclin de la Rome antique avec ses abus.
La Hiérarchie observe ces attitudes dans leur diversité discordante, cherchant à porter assistance partout où elle le peut. Seul le libre arbitre humain l’empêche d’intervenir directement, mais la Loi est la Loi, et elle doit toujours être respectée. Pourtant, beaucoup d’aide est fournie à l’humanité sans qu’elle s’en aperçoive. » [Le Maître de B. Creme, Les temps nouveaux, PI, avril 2001]
« Les temps bizarres dans lesquels nous vivons » – cette phrase ou d’autres similaires fréquemment entendues ont été utilisées pour décrire l’année 2020. En 2021, c’est toujours un refrain et une partie du bavardage quotidien. Nous disons cela comme si les circonstances de notre époque n’avaient rien à voir avec nous – comme si nous et notre situation difficile n’avaient aucun lien. Qui d’autre crée nos circonstances ? Ce que l’on ignore généralement, c’est le fait crucial qu’il existe un schéma directeur pour notre planète et toute vie sur celle-ci. Cette affirmation suppose et indique que, d’une manière ou d’une autre, notre planète est un être conscient et qu’une certaine Conscience est « responsable » et en éveil. Dans la nature, cela signifie une évolution de la forme ; mais pour l’humanité, l’évolution de la conscience est le but, que nous le sachions ou non. Maitreya et les Maîtres sont les gardiens de ce Plan et ils se consacrent à l’expansion de la conscience dans toutes les formes de vie et, dans le cas de l’humanité, à la stimulation de notre conscience de la Réalité ou de la nature de l’Etre divin dont nous faisons partie intégrante. Peut-être maintenant, alors que nous commençons à réaliser notre part dans les crises actuelles, il serait sage de commencer à essayer de trouver des moyens d’aligner nos volontés individuelles et communautaires avec autant de ce plan divin que nous sommes capables de discerner, ou que les Maîtres peuvent essayer de nous montrer.
Les forces du marché
En 1989, dans une période où aucun grand conflit mondial ne se produisait, Maitreya nous a prévenus : « L’énergie qui poussait les soldats sur les champs de bataille et emplissait l’espace aérien d’avions militaires a été bloquée. Mais cette énergie ne peut pas purement et simplement disparaître. Il lui faut aller quelque part. Elle a tout d’abord erré de par le monde, puis a soudain trouvé un nouveau terrain d’expression : la marchandisation, qui a été créée par les forces du marché. Le nouveau credo des superpuissances est maintenant l’économie, qui est l’âme de la marchandisation. C’est là une menace nouvelle et inquiétante pour le monde, une menace qui pourrait même mettre l’existence humaine en péril. Le trait dominant du mercantilisme est la cupidité. Toutes les nations seront touchées. Cette énergie négative qui s’est retirée des champs de bataille est une force brute, aveugle et sans discernement, qui a engendré un monde d’hostilité. Les hommes politiques ont beau considérer que la marchandisation est l’avenir de l’humanité, ils ne sont pas en mesure de maîtriser cette énergie. » [Enseignements de Maitreya, les Lois de la vie]
Comment une personne d’une autre planète décrirait-elle notre époque ? Les principales caractéristiques semblent être l’égoïsme, fondé sur un sentiment de séparativité qui découle d’un manque de connexion avec notre véritable nature ; la cupidité, la concurrence et la suffisance, qui nous rendent dépendants du matérialisme. Nous sommes immunisés contre toute sensibilité à l’injustice sociale. Ajoutez à cette situation pathologique la soif de pouvoir, et le résultat est l’asservissement d’une grande partie de l’humanité actuelle à la marchandisation et à la consommation – un état d’être anesthésié, stimulé et encouragé par les forces de la matérialité. Ce que la pandémie de 2020 et 2021 a mis en évidence, ce sont les iniquités de notre système économique qui ont permis aux super-riches de devenir encore plus riches, tandis que d’autres ont perdu leurs moyens de subsistance et ont dû se battre pour nourrir leurs enfants – et cela dans les pays les plus riches.
Les Problèmes de l’humanité, du Maître DK, a été écrit entre octobre 1944 et décembre 1946 et traite des problèmes qui existaient pendant et directement après les années de guerre et pourtant, comme pour beaucoup de sujets que les Maîtres traitent, il aurait pu être écrit à n’importe quel moment depuis lors : « Notre civilisation présente sera considérée comme grossièrement matérialiste. » Il explique que le matérialisme qui s’est développé depuis les années de guerre est beaucoup plus répandu et concerne beaucoup plus de personnes dans le monde qu’à d’autres moments de l’histoire. « Notre niveau de vie est beaucoup trop élevé du point de vue des possessions et beaucoup trop bas du point de vue des valeurs spirituelles […]. L’humanité souffre d’un égoïsme invétéré et d’un amour inhérent pour les biens matériels. De là est issue notre civilisation, et pour cette raison elle subit un changement. » [Les Problèmes de l’humanité, p. 57/58/59]
Les causes et leurs effets
Les causes sont essentiellement des relations inappropriées avec nous-mêmes, dont les effets se manifestent à l’extérieur, dans le monde physique et, dans le cas présent, spécifiquement en ce qui concerne notre attitude envers la nature. Nous projetons notre état intérieur sur l’environnement. Les causes sont les effets de nos pensées erronées et de nos priorités folles. Par exemple, notre credo économique nous permet de croire à une croissance sans fin au détriment de tout ce qui entretient la vie. Notre dogme financier nous incite à miser sur des solutions à court terme au détriment de nos vies, de l’avenir de l’humanité et de la planète. Nous n’avons presque rien laissé intact.
Depuis des années, les virologues prédisent les pandémies et exhortent les gouvernements à s’y préparer. Comment n’avons-nous pas pu savoir qu’une pandémie était imminente ? Les climatologues, les militants et même les écoliers ont exigé un changement de politique et des initiatives pour réduire les émissions de carbone afin d’arrêter la destruction de notre planète. Les peuples indigènes, les communautés rurales et les habitants des forêts ont protesté et ont souvent perdu (et continuent de perdre) la vie en essayant de protéger leurs terres. La liste est sans fin : nous avons conduit la nature à l’extinction et nous nous sommes exposés à des maladies zoonotiques, dont le mécanisme de contagion transforme des virus inoffensifs chez les animaux sauvages en virus potentiellement mortels pour l’homme. Les lecteurs de cette revue se souviennent peut-être qu’en décembre 2019, peu avant les premiers signes de la Covid-19, nous avons publié une lettre relatant un avertissement donné en novembre par un homme se faisant appeler Ronnie Tsunami. Il mettait l’accent sur la justice, parlait de l’importance de la synergie et mettait en garde contre une vague semblable à un tsunami à venir – vague après vague. Se pourrait-il que cette personne soit le porte-parole de l’un des Maîtres ou de Maitreya lui-même sous une forme déguisée, et qu’elle nous mette en garde contre les crises sanitaires et morales qui se multiplient ?
Pourquoi ces crises et ces perspectives aujourd’hui ? Nous sommes à nouveau « allés trop loin » ; nous n’avons pas réussi à passer les tests moraux d’une réponse appropriée aux défis posés à notre humanité par la faim, les sans-abris, les réfugiés rejetés et maltraités, la destruction de l’environnement, et maintenant une pandémie qui montre très clairement notre interdépendance et la nécessité de nouvelles façons d’être et de nouvelles normes. Alors pourquoi maintenant ? Parce que la situation est si grave que nous devons saisir l’occasion de changer ou de faire face à un autre désastre. Et parce que l’humanité n’est pas que cupide. Dans ses meilleurs moments elle est superbe : aimante, altruiste, pleine de bonne volonté, capable de travailler et de se sacrifier pour les autres et pour des valeurs supérieures. Les gens sont prêts au changement, aspirent à un monde socialement juste, ce qui est l’une des raisons pour lesquelles les Forces de Lumière, incarnées et représentées par les Maîtres de Sagesse avec Maitreya à leur tête, sont maintenant dans le monde moderne – attendant que nous créions les bonnes conditions qui rendraient possible leur émergence dans la société mondiale.
Heureusement – et malheureusement – nous avons le libre arbitre, ce qui explique le rythme apparemment lent de notre évolution. Ce rythme s’explique en partie par notre tendance à l’inertie et notre stade d’avancement moyen, qui nous rend sensibles à ce qui se trouve précisément derrière la partie de cette porte qui n’a pas été entièrement scellée à la fin de la guerre de l’Atlantide ni à la fin des Première et Deuxième Guerres mondiales. Cette énergie néfaste se nourrit de la marchandisation, la complaisance, la peur, la division, le cynisme et le chaos. Les partisans du libre arbitre ont compris que la seule force capable de nous mener vers l’avenir est le pouvoir collectif du peuple – notre pouvoir.
Je crois que le pouvoir du peuple, la demande massive d’un monde meilleur, a été partiellement corrompu et temporairement déformé par les forces de la matérialité ou du chaos. Elles savent que le pouvoir du peuple, dans ses applications les plus larges, est l’espoir du monde. Une opinion publique de masse éduquée, correctement informée, forte de faits scientifiques, faisant appel à l’expertise, sûre de la vérité et des faits de sa position, dans la politique locale, dans l’activité communautaire, dans les traités et manifestations régionaux, nationaux et internationaux, par le biais de pétitions et de boycotts, dans les grèves et par tous les moyens disponibles, est la solution et la clé du changement. Mais la confiance dans les faits s’est érodée. Notre époque est marquée par des concepts insensés : là où les « fausses nouvelles » prévalent, la réalité elle-même est rejetée ; la vérité est rejetée comme fausse nouvelle. Dans le chaos qui s’ensuit, les théories du complot ont fleuri. Pour beaucoup, les médias traditionnels sont suspects ; les réseaux sociaux, bien qu’ils soient un formidable outil pour organiser des manifestations, sont inondés d’opinions extrêmes et infondés. Les médias alternatifs fournissent des informations fiables mais, étant non commerciaux, ils luttent pour survivre. le monde a besoin d’une voix claire.
Les agents du changement
Quels sont les acteurs potentiels du changement et qui sont-ils ? La pandémie elle-même ; le temps qui nous est donné de repenser le sens de nos vies, d’examiner nos valeurs et de nous fixer de nouveaux objectifs ; la prise de conscience que nous ne pouvons plus continuer comme avant sans nous détruire et détruire notre planète ; la détermination croissante des populations à exiger le changement ; de nouvelles souffrances dues à la détérioration de notre climat et aux phénomènes météorologiques extrêmes, avec leur impact sur la production alimentaire ; davantage de famines, de réfugiés et de personnes déplacées et, par conséquent, davantage de conflits ; la dégradation des systèmes de santé ; l’effondrement financier et économique attendu depuis longtemps par ceux qui savent. L’un ou l’autre de ces facteurs, ou une combinaison de ceux-ci, peut agir comme un catalyseur et provoquer un changement durable.
« Partout frémit le vent du changement, et les peuples l’appellent à voix haute. Ils découvrent aussi leur capacité à agir, et beaucoup meurent pour la prouver. Ils sentent que les vieux schémas ont fait leur temps, et sont désormais inopérants. Ils sentent qu’il existe d’autres façons de vivre, et anticipent un avenir meilleur. En vérité, des modèles voués à disparaître entravent la progression de l’humanité. La roue tourne, et la puissante Rome tombe à nouveau. Le feu de Maitreya stimule le cœur de ceux, innombrables, qui sont sensibles à son influence et brûlent du désir de pouvoir construire un monde où règneront justice et harmonie. Maitreya nous promet que ce monde nouveau ne tardera pas à voir le jour. » [Le Maître de B. Creme, La promesse de Maitreya, Partage international, novembre 2011]
Ce qui rend notre époque extrêmement marquante et différente de celle d’il y a 100 000 ans, c’est que les Maîtres sont enfin revenus parmi nous pour la première fois depuis qu’ils se sont retirés. A l’époque, ils nous ont donné une chance d’apprendre mais nous étions incapables de répondre à leurs conseils. Quel est cet écho faible mais familier que nous pouvons à peine entendre résonner à travers des centaines de milliers d’années ? Il est familier parce que cela dépend encore de nous. Et, malheureusement, Maitreya et les Maîtres attendent toujours que nous créions les conditions qui rendront leur émergence possible. Ils doivent encore attendre que nous choisissions le changement. Le Maître de Benjamin Creme a déclaré qu’il y a environ deux milliards de personnes sur lesquelles Maitreya peut compter. Il est impératif que nous saisissions l’opportunité créée par la souffrance, les restrictions et l’effondrement de 2020 et 2021.
La « normalité » est une caricature de ce que nous aurions pu être pendant au moins les 70 dernières années. Ce sont ceux qui se considèrent comme faisant partie des deux milliards qui doivent s’unir dans tous les secteurs de la société pour demander justice et participer pleinement à la construction de la nouvelle civilisation dont nous avons besoin pour devenir pleinement et réellement nous-mêmes. La solidarité permettra d’établir une nouvelle normalité, propice à la libre expression de notre véritable nature divine.
Changement climatique : les compagnies pétrolières en proie aux attaques
par Mark Hertsgaard,
correspondant pour l’environnement et rédacteur en chef d’investigation à The Nation et cofondateur de Covering Climate Now. Il couvre le changement climatique depuis 1989, effectuant des reportages dans 25 pays et sur une grande partie des Etats-Unis.
Shakespeare avait peut-être tort de dire, dans Henry VI : « Pour commencer, tuons tous les avocats. » Hier, aux Pays-Bas, des avocats ont gagné un procès historique contre la compagnie pétrolière Royal Dutch Shell, dont les implications seront profondes pour désamorcer l’urgence climatique. Le tribunal a ordonné à Shell d’aligner ses activités mondiales sur l’objectif de l’accord de Paris, qui consiste à limiter l’augmentation de la température à 1,5 degré Celsius. Pour ce faire, Shell devra réduire d’ici à 2030 ses propres émissions de gaz à effet de serre et celles de ses clients de 45 % par rapport aux niveaux de 2019.
Procès historique et révolte des actionnaires
Conjuguée à la révolte des actionnaires qui exigent d’ExxonMobil et de Chevron qu’ils prennent des mesures plus énergiques en faveur du climat, la décision de la justice néerlandaise a fait du 26 mai 2021 l’une des plus grandes informations climatiques depuis des années.
A la suite du rapport historique de l’Agence internationale de l’énergie publié la semaine dernière, qui déclare que toute nouvelle exploitation de combustibles fossiles doit cesser pour que la planète évite une destruction irréversible du climat, ces événements constituent un rejet écrasant du comportement de longue date des grandes compagnies pétrolières selon lequel leurs profits comptent plus que la survie de la civilisation.
Le cas des Pays-Bas est particulièrement remarquable, pour trois raisons. Premièrement, « parce que c’est la première fois qu’un juge ordonne à une grande entreprise polluante de se conformer à l’accord de Paris sur le climat », a déclaré au Guardian Roger Cox, avocat des Amis de la Terre Pays-Bas, qui a porté l’affaire devant les tribunaux avec 17 000 autres plaignants. Deuxièmement, parce que le juge a estimé que la réduction des émissions avait la priorité sur le préjudice commercial que Shell subirait de ce fait. Enfin, troisièmement, et peut-être le plus important, Shell doit réduire non seulement ses émissions directes, c’est-à-dire les gaz emprisonnant la chaleur qu’elle libère lorsqu’elle fore, raffine et commercialise le pétrole, mais aussi ses émissions indirectes, c’est-à-dire les gaz que des millions de clients dans le monde entier libèrent lorsqu’ils utilisent l’essence et d’autres produits Shell.
Comme l’a fait remarquer la militante pour le climat Greta Thunberg, c’est cette dernière disposition qui fait de la décision du tribunal un « changement de donne ». Si d’autres pays appliquent la même logique, les entreprises de combustibles fossiles devront laisser une grande partie de leurs produits dans le sol, comme la science du climat l’exige.
Pour l’instant, la décision du tribunal n’a de valeur juridique qu’aux Pays-Bas et, bien que le juge ait ordonné à Shell de réduire ses émissions « immédiatement », la société fait appel de la décision.
Entre-temps, les révoltes des actionnaires contre les directions d’ExxonMobil et de Chevron constituent un signal supplémentaire de l’impatience du public face à l’intransigeance des grandes sociétés pétrolières. Les assemblées annuelles des actionnaires des entreprises cotées approuvent presque toujours les positions de la direction.
Mais chez Exxon, au moins deux des candidats de la direction au conseil d’administration de la société ont été battus. L’opposition était menée par un fonds spéculatif, Engine No 1, et des fonds de pension de Californie et de New York. Le sort de deux sièges supplémentaires au conseil d’administration n’était pas clair au moment de la mise sous presse de cet article, le scrutin étant encore trop serré pour être validé. « C’est un moment décisif pour Exxon et pour l’industrie, a déclaré au New York Times Andrew Logan, du groupe d’investisseurs à but non lucratif Ceres. La façon dont l’industrie choisira de répondre […] déterminera quelles entreprises prospéreront au cours de la transition à venir et lesquelles dépériront. »
Dans l’ensemble, l’histoire du climat a pris un tournant décisif ; les murs de la forteresse des grandes compagnies pétrolières, qui ont été pendant des décennies les plus puissants obstacles à l’action climatique, pourraient finalement s’effondrer.
Pour les journalistes, ces développements présentent d’innombrables nouveaux angles et illustrent de manière frappante pourquoi il est crucial de ne pas cloisonner la couverture médiatique du climat aux domaines de la météo ou de la science.
L’abandon des combustibles fossiles et le passage rapide aux sources d’énergie renouvelables auront d’énormes ramifications économiques, politiques, sociales et même culturelles que les journalistes doivent désormais faire comprendre au public et aux décideurs politiques.
Comme nous le disons souvent à Covering Climate Now, le changement climatique est l’histoire déterminante de notre époque – et il est temps pour les salles de rédaction de la raconter aussi vigoureusement et rigoureusement que possible.
[Nous publions cette information dans le cadre de notre participation à Covering Climate Now, une collaboration journalistique mondiale – dont Common Dreams – fait partie pour renforcer la couverture médiatique concernant le climat.]
Source : © 2020 Covering Climate Now
2021 : année qui compte pour les plus pauvres
par Jonathan Farr,
analyste politique principal à l’organisation caritative WaterAid basée au Royaume-Uni.
Londres, Royaume-Uni – Cette année est considérée comme une année charnière pour le changement climatique. Non seulement parce que nous atteignons un point de non-retour en ce qui concerne l’augmentation de la température mondiale, mais aussi parce que la 26e conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique – communément appelée COP26 – doit se tenir en novembre à Glasgow, en Ecosse.
La COP26 est largement considérée comme la dernière chance pour les gouvernements de lutter contre la catastrophe climatique mondiale. A la lumière de la pandémie, le sommet offrira aux dirigeants du monde entier l’occasion de ré-imaginer comment leurs pays peuvent rebondir avec des économies plus vertes et durables. Ce sera également la première fois que les signataires de l’accord historique de Paris se réuniront tous ensemble. Adopté par près de 200 nations en 2015, cet accord les oblige légalement à limiter la hausse de la température mondiale à moins de 2°C.
A juste titre, à l’approche de la COP26, l’accent est mis sur le suivi des progrès réalisés par les signataires en vue d’atteindre ces objectifs, car il est indéniable que l’absence de réduction des émissions entraînera des impacts climatiques cataclysmiques. Cependant il faut signaler que pour des millions de personnes, le changement climatique n’est pas une menace dans un avenir lointain, mais une réalité à laquelle ils sont confrontés dès maintenant.
Et même si l’accord de Paris a été salué comme un moment d’unité en proposant une feuille de route mondiale pour affronter l’un des plus grands défis de notre temps, le terrain de jeu pour faire face au changement climatique n’est pas du tout équitable. Ce sont les communautés vulnérables des pays les plus pauvres du monde, qui ont le moins contribué à l’urgence climatique, qui en subissent les graves conséquences. Prenez le Mozambique, dont les émissions de CO2 en 2017 se chiffraient à 7,7 millions de tonnes. La même année, le Royaume-Uni a rejeté 379 millions de tonnes de CO2, soit 50 fois plus1. Pourtant, en 2018, Maputo, la capitale du Mozambique, a failli manquer d’eau après trois années de sécheresse. Et un an plus tard, le pays a connu des inondations sans précédent, généralisées et dévastatrices.
L’accès à l’eau potable est l’un des domaines où la crise climatique marque son empreinte sur les communautés. 2,2 milliards de personnes ne disposent pas d’un approvisionnement en eau fiable et sûr, et le changement climatique rend leur accès à l’eau potable encore plus difficile. Les phénomènes météorologiques extrêmes causés par le changement climatique, tels que les sécheresses prolongées, assèchent les sources d’eau, tandis que la hausse du niveau des mers et les inondations polluent les réserves d’eau mal protégées. De plus en plus de personnes – souvent des femmes et des filles – doivent parcourir de plus longues distances pour trouver de l’eau.
Susmita Mandal Jana, 22 ans, est une femme au foyer qui vit dans la zone de Madhab Nagar, dans les Sundarbans, (Bengale-Occidental). Le trajet aller-retour pour aller chercher de l’eau lui prend une heure et elle traverse un pont branlant sur un canal deux à trois fois par jour, tout en portant de lourds récipients d’eau. Les marées hautes, qui peuvent être une conséquence de la montée du niveau de la mer, sont fréquentes dans la région. Lorsqu’elles se produisent, le canal se remplit d’eau, ce qui rend la traversée du pont encore plus périlleuse.
Malgré le programme des Nations unies sur le climat, actuellement, seuls 5 % des fonds consacrés au climat sont dépensés pour aider les pays à s’adapter au changement climatique2, et cet argent ne parvient même pas aux communautés les plus vulnérables aux effets du changement climatique. Ce sont pourtant elles qui savent comment réagir plus efficacement. Il faut investir davantage dans l’adaptation. Des solutions pratiques sont en cours d’expérimentation pour remédier à ce problème, avec des initiatives telles que Resilient Water Accelerator (l’accélérateur d’eau résistant), récemment lancé. Dirigé par Sustainable Markets Initiative (l’initiative des marchés durables) du prince de Galles, l’accélérateur vise à protéger 50 millions de personnes des menaces climatiques et sanitaires en leur fournissant de l’eau potable, en veillant à ce que davantage de financements soient rapidement consacrés à la fourniture aux communautés de services des eaux vitaux.
D’autres organisations sont très impliquées dans ce domaine, comme le Programme des Nations unies pour le développement, qui travaille avec le gouvernement du Bangladesh et le Foreign Commonwealth and Development, Office du Royaume-Uni pour créer un programme de gestion des catastrophes, et le programme du gouvernement néerlandais : « L’eau comme levier pour des villes résilientes en Asie. »
Toutefois, moins de 1 % des investissements mondiaux dans le domaine du climat étant consacré aux infrastructures et aux services de base dans le secteur de l’eau, il convient de faire davantage. La COP26 est le moment de changer les choses, d’aider des personnes comme Susmita à faire face aux impacts du changement climatique.
En tant qu’hôte de la COP26, le gouvernement britannique doit montrer la voie en poussant les autres pays à fixer des objectifs plus ambitieux en matière de financement climatique. WaterAid demande au gouvernement de s’assurer qu’au moins un tiers du financement international du climat qu’il s’est engagé à verser soit destiné à des projets d’adaptation menés localement. S’engager ainsi sera de nature à sauver des vies.
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washmatters.wateraid.org/blog/who-is-picking-up-the-bill-for-climate-crisis-inertia
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washmatters.wateraid.org/publications/just-add-water-climate-finance
Source : IPS
L’évolution de l’humanité
par Aart Jurriaanse,
(1907-2002) : auteur sud-africain qui a effectué des compilations des livres d’Alice Bailey. Il est l’auteur de Bridges (Ponts, non traduit) qui est un commentaire de ces enseignements.
L’histoire de l’humanité est beaucoup plus ancienne que ce qui est généralement admis. Les Enseignements de la Sagesse éternelle postulent qu’il s’est écoulé pas moins de 18,5 millions d’années depuis l’individualisation de l’homme-animal. L’article suivant est un bref résumé de certains des développements les plus significatifs de son évolution.
Il y a environ 21 millions d’années, l’homme-animal a fait son apparition sur la scène terrestre, en tant qu’espèce distincte du règne animal. Ces spécimens étaient encore dépourvus de mental et devraient donc être considérés comme des animaux, mais avec la constitution physique et l’apparence d’êtres humains primitifs.
Quelque 2,5 millions d’années plus tard, c’est-à-dire il y a 18,5 millions d’années, un groupe d’êtres venus d’autres schémas planétaires, en particulier de Vénus, vint sur Terre pour aider à éveiller le principe mental et conduire à l’individualisation de l’homme-animal. Ce groupe forma le noyau de ces Etres supérieurs qui furent par la suite connus sous le nom de Fraternité Blanche ou de Hiérarchie des Maîtres de Sagesse. Ils ont établi leur quartier général sur les niveaux éthériques, en un lieu que les ésotéristes appellent Shamballa, dans le désert de Gobi.
Après un autre laps de temps de 1,5 million d’années, soit il y a environ 17 millions d’années, il fut décidé que des résultats plus efficaces seraient obtenus si les représentants de la Fraternité opéraient dans des corps matériels denses sur le plan physique, ce qui leur permettrait de servir de guides en contact direct avec la race en évolution. Le premier avant-poste de la Fraternité fut établi à un endroit alors connu sous le nom d’Ibez, en Amérique centrale. Des millions d’années plus tard, des vestiges de cette culture originale sont encore visibles dans les ruines de la civilisation maya.
Une deuxième branche de la Fraternité s’est établie en Asie, donnant naissance, entre autres, aux lignées de Maîtres de l’Himalaya et de l’Inde du Sud. A ce propos, le Maître Djwal Khul, connu sous le nom de Tibétain, prophétise qu’à une date future, une grande partie du mystère qui entoure encore la préhistoire en général, et l’histoire ancienne du Proche-Orient, du désert de Gobi et de l’Asie centrale en particulier, sera révélée par la découverte de certains monuments et documents anciens.
Certains d’entre eux seront découverts en surface, d’autres dans des forteresses souterraines – où beaucoup de ces chroniques anciennes sont encore conservées intactes comme un témoignage convaincant de la réalité de ces faits remontant à une préhistoire très éloignée, qui se sont produits sous ce qui est aujourd’hui l’océan Pacifique, ainsi que dans certaines régions de l’Amérique du Nord et du Sud.
Après une longue période de quelque trois millions d’années de lent développement, la plus grande partie de la Lémurie fut détruite par un séisme et disparut sous les mers, ne laissant émerger que quelques petites îles là où s’était trouvé un vaste continent. Certains membres de la race purent cependant survivre et devinrent les fondateurs de la future race atlante, qui naquit il y a environ 12 millions d’années.
Alors que la Lémurie se trouvait à l’ouest des Amériques, le continent de l’Atlantide était situé principalement à l’est de ce continent. Il comprenait une région aujourd’hui en grande partie recouverte par l’océan Atlantique, et s’étendait loin des Amériques vers l’Europe et l’Afrique du Nord.
On dispose de peu de connaissances sur ces deux premières races humaines, mais on peut donner une description générale des différentes étapes de leur évolution.
L’étincelle du mental, premier attribut distinctif de l’âme, qui servit à faire passer les Lémuriens du règne animal au règne humain, resta longtemps quelque peu en sommeil. Au fil du temps, cet éveil progressif a produit des hommes conservant encore largement leurs tendances animales. Seules les formes primitives d’émotion, telles que le désir sexuel et la peur de la douleur physique, étaient déjà apparentes.
La destruction de l’Atlantide
L’éveil des principes du désir et de l’émotion indiquait l’approche de la phase atlante, lorsque l’homme ne se contenta plus de sa condition animale, restreinte au plan physique. En ces premiers temps de la Lémurie et de l’Atlantide, les masses primitives étaient dirigées par leurs rois-prêtres, assistés par des Adeptes (des Maîtres), des initiés et des disciples, les descendants directs de l’ancienne Fraternité Blanche, qui formaient alors la seule véritable source de conseils éclairés, tant sur le plan pratique que spirituel, émanant d’un intellect développé.
La Hiérarchie prit finalement la décision de retirer ses représentants du plan physique et de détruire l’Atlantide, y compris la majeure partie de sa population. Cet événement s’est produit par des convulsions cataclysmiques de la croûte terrestre et la submersion subséquente de la plus grande partie du continent.
D’après Helena Blavatsky dans La Doctrine Secrète, cette inondation de la partie continentale de l’Atlantide se produisit il y a plusieurs millions d’années. Quelques grandes îles purent cependant réchapper de la catastrophe et servir de sanctuaire à certains groupes privilégiés plus avancés qui furent épargnés pour servir de noyau à la nouvelle race, afin de permettre au processus d’évolution de l’homme de se poursuivre sans interruption excessive.
Quelque 98 000 ans avant notre époque, la majeure partie de ces îles furent à leur tour englouties par les mers, ne laissant qu’un vestige relativement petit à l’ouest des piliers de Gibraltar, que Platon appela Poseidonis (ou Atlantide). Ce dernier fragment a finalement lui aussi disparu sous les eaux 15 à 16 000 ans avant J.-C., mais seulement après qu’un certain nombre d’habitants aient été autorisés à s’échapper pour refonder la civilisation dans des régions appartenant à ce qui est aujourd’hui l’Europe, le bassin méditerranéen, le Proche et le Moyen-Orient. C’est cette submersion de l’Atlantide qui a donné naissance à la chronique biblique symbolique du Déluge et de l’Arche de Noé.
[Pour plus d’information : www.bridges-publishing.de]
Source : Bridges, Aart Jurriaanse, non traduit